Trois stations radar dans la région contrôlée par les rebelles Houtis au Yémen ont été détruites dans une attaque de missiles de croisière lancés depuis le destroyer américain USS Nitze, selon le Pentagone. D’après les autorités américaines, toutes les cibles se trouvaient «dans des régions éloignées où il y avait peu de risque de victimes civiles ou dommages collatéraux».
Le Pentagone a justifié ces «frappes d’autodéfense limitées» par la nécessité de protéger son personnel, ses bateaux, et sa «liberté de navigation» dans la région.
Barack Obama a autorisé ces frappes sur recommandation du secrétaire de la Défense Ashton Carter et du chef d’Etat-major des armées américaines Joseph Dunford.
D’après le secrétaire de presse Peter Cook, le destroyer américain USS Mason a été pris pour cible deux fois en quatre jours. Le 12 octobre notamment, un missile a été tiré en direction du navire de guerre américain sans causer aucun dommage, ni au bâtiment, ni à son personnel.
Les rebelles Houthis au Yémen ont pour leur part nié avoir pris pour cible le destroyer américain. Les affirmations américaines «sont sans fondement», a déclaré l'agence rebelle Saba citant un responsable militaire du camp allié aux Houthis. «L'armée [alliée aux rebelles] et les Comités populaires [milices] n'ont rien à voir avec cette action», a ajouté ce responsable.
La première attaque sur le destroyer américain s’est produite un jour après la décision par la Maison Blanche de réexaminer le soutien américain à la coalition menée par l’Arabie saoudite, qui bombarde le Yémen depuis mars 2015 afin de remettre au pouvoir le président sunnite Abd-Rabbo Mansour Hadi, renversé en 2014 par les rebelles houthis.
Jusqu’à présent, Washington, important allié de l’Arabie saoudite, ne s’est pas engagé directement dans la guerre au Yémen, limitant son implication au partage de renseignement, au ravitaillement des avions de combat saoudiens et à la livraison d'armes à Riyad.
Des groupes de défense des droits de l’Homme ont critiqué les Etats-Unis à de nombreuses reprises pour la livraison d'armes à l’Arabie saoudite, qui continue à bombarder des cibles civiles au Yémen. Ainsi, une étude réalisée par le journal The Guardiana révélé en septembre qu’un tiers des frappes saoudiennes au Yémen avaient visé des cibles civiles. En outre, l’ONU a accusé la coalition d’usage de bombes à sous-munitions, interdites dans la plupart de pays.