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La Russie oppose son veto au projet de résolution français sur la Syrie

Le projet français visant à instaurer une trêve en Syrie n'a pas passé la rampe du Conseil de sécurité de l'ONU. Si onze membres ont voté pour, deux se sont abstenus et deux s'y sont opposés, dont la Russie, qui a fait usage de son droit de veto.

«Le projet de résolution n'a pas été adopté en raison du vote négatif d'un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU», a déclaré l'ambassadeur de la Russie auprès de l'ONU, Vitali Tchourkine.

«En 2003 nous avons essayé, appuyés par la France de mettre en garde l'Occident contre les conséquences de l'intervention en Irak [...] cette fois-ci, Paris compte parmi les principaux soutiens d'un renversement du président Bachar el-Assad», a déclaré le représentant russe, ajoutant que Moscou regrettait que depuis le début de la crise syrienne, la France n'ait fait aucune proposition constructive, soulignant que c'était «encore le cas aujourd'hui».

«La cerise sur le gâteau du projet franco-espagnol est l'interdiction des vols au-dessus d'Alep, et pas simplement à l'est, mais également au-dessus de la partie occidentale contrôlée par le gouvernement et qui est soumise aux tirs des combattants terroristes provenant de l'est», a poursuivi Vitali Tchourkine, ajoutant que ce genre de restrictions ne pouvait être considéré qu'avec l'accord du gouvernement syrien. 

Dans sa déclaration, le représentant de la Russie à l'ONU, a déclaré que tous les membres du Conseil de sécurité avaient dès le début compris  que les deux projets de résolution ne passeraient pas. Vitali Tchourkine a exhorté toutes les parties à relancer le processus de paix en Syrie, qui a été «compromis» par les groupes radicaux.

Le ministère russe des Affaires étrangères a notamment expliqué que la résolution française attribuait la responsabilité de l'escalade de la violence que connaît la région d'Alep au seul gouvernement syrien.

La Russie a proposé des modifications constructives à la résolution de Paris qui a choisi de les ignorer et «a préféré un coup de commerce qui est loin des intérêts réels du peuple syrien», a également noté la diplomatie russe dans un communiqué.

Le projet de résolution présenté par la France incluait notamment l'instauration d'un cessez-le-feu à Alep, deuxième ville de Syrie et prévoyait un arrêt des bombardements ainsi que la mise en place d’un mécanisme de supervision d’une trêve.

Le 6 octobre, le ministre des Affaires étrangères français Jean-Marc Ayrault s'était rendu à Moscou pour rencontrer son homologue russe afin de discuter de la situation en Syrie et du projet de résolution que Paris s'apprêtait alors à présenter au Conseil sécurité de l'ONU.

A l'issue de cet échange, le ministre français avait déclaré à la presse que la France voyait la négociation comme la seule issue possible du conflit, appelant à une reprise des négociations à Genève.

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