Nouvelle affaire liée à la question migratoire en Allemagne : vendredi 30 septembre, le journal Bild a rapporté que le maire d'Oersdorf, Joachim Kebschull, partisan de l'accueil de réfugiés dans sa commune, avait été frappé au moyen d'une matraque ou d'un bâton en bois alors qu'il se rendait à une réunion à la mairie. L'homme de 61 ans a perdu connaissance après avoir été frappé et a dû être transporté à l'hôpital.
Quant à l'agresseur, il a fui après son attaque et n'a pour l'instant pas été identifié. La police, toutefois, a conclu à un acte politique. Plus tôt dans la journée, l'élu municipal avait en effet reçu une lettre de menace, indiquant : «Celui qui ne veut pas entendre raison sera puni.» Une tentative d'intimidation qui venait s'ajouter à une série de menaces de mort visant le maire, en raison de son engagement en faveur de l'hébergement de migrants à Oersdorf. Deux précédentes réunions sur ce sujet à la mairie de la ville avaient dû être annulées, rapporte le journal Bild, à cause d'alertes à la bombe.
Explosion des actes xénophobes et montée du sentiment anti-migrants en Allemagne
L'agression s'inscrit dans un contexte de vives tensions liées à la crise migratoire, en Allemagne. L'accueil d'un million de migrants en 2015 a provoqué d'importants remous dans la vie politique et la société allemandes : d'après l'Office fédéral allemand de police criminelle, le nombre d'actes xénophobes est ainsi passé de 114 en 2014 à 500 en 2015.
En outre, le jeune parti anti-immigration AfD (Alternative pour l'Allemagne), taxé d'extrême droite par de nombreux médias allemands, a obtenu un succès inédit lors des élections régionales de septembre, tandis que la CDU d'Angela Merkel s'inscrit en net recul dans beaucoup de Länder.
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