«Hitler a massacré des millions de juifs. Bon, il y a trois millions de drogués [aux Philippines]. Je serais heureux de les massacrer», a-t-il dit lors d'un discours prononcé le 30 septembre, en référence à ses détracteurs qui le «dépeignent comme un cousin d'Hitler».
«Si l'Allemagne a eu Hitler, les Philippines ont...», a-t-il ajouté, en se pointant du doigt. «Vous connaissez mes victimes. Je voudrais en finir avec ce problème dans mon pays afin de pouvoir sauver la prochaine génération de la perdition», a-t-il ajouté.
Ces propos ont causé l'indignation d'organisations juives américaines. Le directeur du centre Simon Wiesenthal a affirmé que Duterte devait «des excuses aux victimes [de l'Holocauste] pour sa rhétorique répugnante». L'Anti-Defamation League a elle dénoncé «une comparaison inappropriée et blessante».
L'Allemagne condamne «toute comparaison des atrocités uniques de l'Holocauste»
Berlin a signifié le 30 septembre à l'ambassadrice des Philippines en Allemagne que le parallèle fait par le président Rodrigo Duterte entre sa guerre contre la criminalité et l'extermination des juifs par Hitler était «inacceptable».
«Toute comparaison des atrocités uniques de l'holocauste avec quoi que ce soit d'autre est totalement inacceptable», a réagi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Martin Schäfer, après les propos prononcés le 30 septembre par Rodrigo Duterte, connu pour son langage ordurier.
A la suite de ces propos, «l'ambassadrice philippine a été invitée à se rendre au ministère des Affaires étrangères pour un entretien sur cette question», a indiqué le ministère allemand dans un communiqué.
Rodrigo Duterte a remporté la présidentielle philippine en mai dernier avec un programme ultra-sécuritaire qui l'a vu promettre de tuer des milliers de criminels pour en finir avec le trafic de drogue, un des grands fléaux de l'archipel.
Depuis son investiture le 30 juin dernier, plus de 3 300 personnes ont perdu la vie, l'immense majorité tuée par des civils encouragés par la rhétorique incendiaire du président les appelant à rendre la justice eux-mêmes.
De nombreuses organisations des droits de l'Homme et des gouvernements occidentaux sont montés au créneau pour dénoncer cette politique. Mais l'avocat de 71 ans, connu pour son langage ordurier, a également taxé d'«hypocrites» les Etats-Unis et l'Union européenne qui ont critiqué la façon dont il luttait contre le trafic de drogue.