Excédé par les critiques de la communauté internationale, Rodrigo Dutertre s'est lancé dans une diatribe virulente contre ses détracteurs. «J'ai lu les condamnations de l'Union européenne. Et, moi, je leur dit : Allez vous faire foutre !», a tonné le président philippin, ponctuant même sa sortie d'un doigt d'honneur appuyé.
Le bouillonnant chef d'Etat n'a donc visiblement pas apprécié les appels de l'Union européenne à mettre les Philippines sous surveillance en raison des violations des droits de l'Homme qui y sont perpétrées. Bruxelles a notamment condamné «la vague actuelle d'exécutions extrajudiciaires et de meurtres».
Plus de 3 500 exécutions dans la «guerre contre la drogue»
Depuis sa prise de fonction le 30 juin dernier, plus de 3 500 personnes ont été exécutées, une partie par la police, une autre par des citoyens «vigilants», constitués en quasi-milices, et des «justiciers». La mafia locale est également suspectée de profiter de l'occasion pour régler ses comptes en interne.
Ne serait-ce que le nombre de personnes exécutées sans autre forme de procès et dont les cadavres sont parfois retrouvés dans la rue, Rodrigo Duterte, pourrait presque paraître pittoresque. Le chef d'Etat de 71 ans n'a pas sa langue dans sa poche et assume de s'exprimer comme un «dur».
Aussi a-t-il, dans une longue série de déclarations tonitruantes, déjà traité le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, d'«imbécile». Le président américain Barack Obama n'a pas non plus échappé à la vindicte tous azimuts, Rodrigo Duterte le qualifiant de «fils de p**e»...
Au cours de son mandat, le président philippin s'est assigné deux «guerres» : la première contre le trafic de drogue, endémique aux Philipines, afin, selon ses termes, que le pays ne devienne pas un «narco-Etat», et la seconde, contre les djihadistes de l'organisation terroriste Abou Sayyaf, apparentée à Daesh, qui sévit dans les îles du Sud de l'archipel.
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