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Back to the USSR? Le «parasitisme» pourrait être de retour dans le viseur du gouvernement russe

Le gouvernement travaille sur un projet de loi qui pourrait aboutir à la mise en place d'un impôt sur le «parasitisme». Sept millions de Russes seraient concernés. Certains comparent cette initiative avec la lutte contre le «parasitisme» en URSS.

«A l’heure actuelle, un projet de loi est élaboré, selon lequel les citoyens qui ont choisi une voie de non travail devront payer pour l’utilisation des infrastructures sociales», a annoncé le vice-Premier ministre russe pour les Affaires sociales Olga Golodets, révélant ainsi que le gouvernement réfléchissait à la possibilité de mettre en place un impôt sur le «parasitisme».

S'il est adopté, cet impôt élaboré par le ministère russe du Travail concernera les gens en âge de travailler qui ne sont pas officiellement employés et ne paient pas les impôts servant au financement du système de santé publique, alors qu'ils bénéficient de soins gratuits. Olga Golodets estime à environ sept millions le nombre de Russes se trouvant dans une telle situation. Ce projet de loi ne touchera pas les chômeurs, dont le nombre est estimé à 890 000 à ce jour.

En URSS, déjà, existait une loi pour lutter contre le «parasitisme» : entre 1961 et 1991, les personnes n'ayant pas officiellement travaillé pendant quatre mois faisaient l’objet de poursuites pénales.

Mais si en URSS la loi sur le «parasitisme» avait un caractère essentiellement éducatif, poussant les citoyens soviétiques à travailler, cette mesure aurait aujourd'hui plutôt pour but de boucher les trous du budget. Le ministère russe des Finances soutient déjà ce projet de loi. «Les budgets régionaux paient pour l’assurance médicale de tous ceux qui ne travaillent pas. Dans les faits, ils dépensent ce que gagnent d’autres contribuables», a déclaré le vice-ministre des Finances, Tatiana Nesterenko.

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L’initiative n’a pas encore reçu l’approbation du parlement. Ainsi, le député Mikhaïl Emelianov l’a qualifiée de «bizarre». «L’objet de l’imposition n’est pas clair, la manière d'estimer les revenus n'est pas claire, et [déterminer s'il faut punir] n’est pas clair, si une personne ne travaille pas vraiment ou ne peut pas trouver le travail», a-t-il déclaré. La notion de «parasitisme» ne doit pas avoir de place dans l’économie de marché, estime le député, à la différence de celle de «chômeur».

Après l’impôt sur le «parasitisme», l’impôt sur la mort, plaisantent des internautes

Le projet de loi a stimulé la créativité des internautes. Ainsi, ils ont suggéré sur la toile la mise en place d’impôts divers : «sur la maladie, les accidents, la mort et sur l’impôt».

D'autres internautes ont aussi fait remarquer que la loi toucherait plus de 42 millions de retraités russes.

D’autres encore ont suggéré que le gouvernement se concentre un peu plus sur le problème de la création de nouveaux emplois.

Enfin, certains se sont penchés sur ce que feraient des stars d’internet, comme les blogueurs, qui ne sont pas officiellement d'employeur.