Economie

Enfer fiscal : la France championne d'Europe des prélèvements obligatoires

Le Français moyen travaille du 1er janvier jusqu'au 29 juillet pour l'Etat. Le reste de l'année, il peut enfin jouir des fruits de son labeur. Toutes contributions additionnées, l'Etat prélève ainsi plus de 57 % de la richesse créée dans le pays.

Selon une étude publiée par l'Institut Molinari, la France est la championne de la fiscalité dans l'Union européenne. Avec un taux de taxation de 57,53 % des revenus de ses citoyens, la France coiffe sur le poteau la Belgique qui perd sa première place, avec pour sa part un taux de 57 %. Bien que parmi les mieux payés en Europe, il ne reste au Français moyen que 29 % de son revenu en pouvoir d'achat réel après s'être acquitté de toutes les taxes.

L'institut publie depuis sept ans une étude qui compare la pression fiscale exercée pays par pays dans l'Union européenne et détermine symboliquement le «jour de libération fiscale» des travailleurs pays par pays, soit la date à partir de laquelle, de façon très comptable, ces derniers cessent de reverser la totalité de leur revenu à l'Etat. L'étude prend en compte non seulement l'impôt sur le revenu mais aussi les impôts indirects, comme la TVA ainsi que les charges salariales et patronales.

Un taux d'imposition élevé alors que la dette nationale explose

Les prélèvements obligatoires représentent l'essentiel des recettes de l'Etat qui doit utiliser cet argent pour couvrir tous ses frais de fonctionnement, y compris, entre autres, les indemnités des parlementaires et les émoluments des fonctionnaires. L'Etat peut ainsi assurer ses missions dites «régaliennes», comme le maintien de l'ordre et la sécurité de la population, mais aussi les politiques sociales.

Depuis que l'Etat est contraint de se refinancer sur les marchés financiers privés, eux-mêmes alimentés en monnaie électronique par la Banque centrale européenne, le service de la dette accumulée depuis près de 40 ans prélève quant à lui quelque 46 milliards d'euros pour les seuls intérêts (chiffre de 2014), soit, curieusement, le même ordre de grandeur que l'impôt sur le revenu seul (45 milliards en 2009). Montant qui, en quelque sorte, part directement sur les marchés financiers rémunérer les détenteurs – personnes physiques aussi bien que des banques et fonds d'investissements – de titres de dette française... Tandis que l'optimisation et la fraude fiscale de ceux qui sont en mesure de mobiliser les montages et les moyens juridiques nécessaires privent l'Etat de près de 80 milliards d'euros par an (chiffre 2013).

Avec un montant de plus de 2 100 milliards d'euros en 2015, la dette nationale française s'approche elle dangereusement du seuil psychologique des 100 % du PIB.

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