Selon les avocats de Karim Khan, la plainte avait été déposée auprès de la justice pakistanaise fin 2009, après la frappe présumée. Il aura donc fallu six ans pour que celle-ci soit finalement acceptée, rapporte le journal d’actualité Daily Pakistan, sans pour autant fournir de date précise.
Ils ne peuvent ramener mon frère et mon fils mais je me battrai contre eux
Le journaliste avait intenté un procès contre le gouvernement américain après la mort de son fils, Zahinullah Khan, âgé de 16 ans, et celle de son frère, Asif Iqbal, causées selon lui par la CIA. D'après le plaignant, les deux victimes, qui n’entretenaient aucun lien avec une quelconque organisation terroriste, auraient été tuées en décembre 2009 lorsqu’une frappe de drone se serait abattue sur leur habitation.
Washington, de son côté, n’a pas réagi.
Ils disent qu’ils tuent des terroristes mais en fait, ils tuent des innocents
Interrogé par la chaîne qatarienne d’actualité Al Jazeera, Karim Khan s’est montré déterminé, assurant : «Ils ne peuvent ramener mon frère et mon fils […] mais je me battrai contre eux autant que je le peux.»
«Ils [les Etats-Unis] disent au monde entier qu’ils tuent des terroristes dans des frappes de drone mais en fait, ils tuent des personnes innocentes. [Si] je viens chez vous et [que] je vous tue vous, ou votre frère et sœur, ou vos enfants innocents, que ressentiriez-vous pour moi ? N’y aurait-il pas de la haine dans votre cœur ?», a-t-il poursuivi.
D’après les chiffres de l’ONG britannique spécialisée dans le journalisme d’investigation Bureau of Investigative Journalism, plus de 966 civils, parmi lesquels 207 enfants, auraient trouvé la mort dans les quelque 400 frappes de drone menées par Washington au Pakistan depuis 2004.
Au cours d’une conférence de presse qui s'est déroulée le 1er avril 2016, le président américain Barack Obama avait d’ailleurs reconnu que malgré les vérifications faites par la CIA avant de mener un bombardement, il ne faisait aucun doute que des civils qui n’auraient pas dû l’être ont été tués. «Dans des situations de guerre, il faut prendre ses responsabilités», avait-il ajouté.