Les négociations menées par la Commission européenne au nom des Etats membres en vue de la conclusion d'accords de libre-échange avec le Canada et les Etats-Unis ont mobilisé contre elles 9 000 personnes à Bruxelles, selon la police, citée par l’agence AFP.
A l’appel d’un grand nombre d’ONG, de partis de gauche et de syndicats, les manifestants ont marché, mardi 20 septembre en fin d’après-midi, du carrefour Arts-Lois de la capitale belge jusqu’au rond-point Schuman, où se situe le siège de la Commission européenne.
Les autorités du royaume, pour l’occasion, avaient mis en place un important dispositif de sécurité et d’encadrement, comme l'a constaté sur place le reporter de RT France, Louis Maréchal.
Les forces de l’ordre avaient notamment pris soin de déployer des camions à eau....
... ainsi qu'un hélicoptère.
Les manifestants anti-libre-échange ont entamé leur marche aux alentours de 16h30.
Les slogans et déguisements des manifestants faisaient preuve d’une grande variété – une opposante aux TAFTA et CETA ayant même enfilé un costume de… Marianne !
La mobilisation est parvenue à rassembler des groupes et organisations bigarrés, du mouvement de gauche français «Nuit Debout»…
.. aux agriculteurs...
… en passant par l'ONG écologiste Greenpeace.
Parmi les personnalités engagées ayant rejoint les rangs de la mobilisation anti-TAFTA/CETA se trouvait le physicien et essayiste belge Jean Bricmont. Interrogé par RT, ce dernier a regretté que des mouvements manifestant contre les accords de libre-échange, notamment issus de la mouvance écologiste, ne soient en revanche pas du tout opposés à la construction européenne, selon lui «tout aussi antidémocratique». En outre, Jean Bricmont n'imagine pas que puisse être organisée une manifestation d'ampleur similaire «pour sortir de l'OTAN ou contre l'OTAN».
Des agriculteurs ont également exprimé depuis une estrade leur opposition aux traités de libre-échange que souhaite signer Bruxelles, qui selon eux détruiraient «des centaines de milliers d'emplois en agriculture» en Europe et causeraient un «désastre environnemental», lié à l'utilisation de pesticides.
Des craintes en matière sociale, environnementale et sanitaire
Pour les manifestants rassemblés dans la capitale belge mardi, la signature du TAFTA et du CETA mettrait en danger les normes sociales, environnementales et sanitaires européennes. Le TAFTA, Traité de libre-échange transatlantique en français, vise en effet à supprimer les barrières douanières et règlementaires entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Son pendant Canadien, le CETA, est sur le point d'être signé, tandis que les négociations, tenues secrètes, concernant le TAFTA semblent dans l'impasse compte tenu de l'opposition d'une partie de la population européenne.
En Allemagne et en Autriche, de grandes manifestations ont eu lieu le 17 septembre dernier contre ces traités. Dans sept grandes villes allemandes, dont Berlin, Munich et Francfort, ainsi que Vienne, entre 200 000 et 300 000 opposants à ces traités ont défilé en scandant des slogans tels que «Seules les grandes entreprises aiment le CETA».