International

Le Conseil de l’ONU annulé : les Etats-Unis refusent de dévoiler les détails de la trêve en Syrie

Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU qui devait se tenir le 16 septembre à New York a été annulée à la dernière minute car Washington a préféré ne pas révéler le contenu de l’accord de cessez-le-feu pour ne pas «empêcher sa réalisation».

«Nous n'allons très probablement pas avoir de résolution au Conseil de sécurité, parce que les Etats-Unis ne veulent pas partager ces documents avec les membres du Conseil de sécurité. […] Nous pensons que nous ne pouvons pas leur demander de soutenir un document qu'ils n'ont pas vu», a déclaré aux journalistes l'ambassadeur de la Russie à l'ONU, Vitali Tchourkine, après l’annulation d’une réunion du Conseil de sécurité qui aurait dû permettre d'examiner la possibilité d'une résolution.

La mission américaine a expliqué sa position en mettant en avant des préoccupations de sécurité.

«Comme nous n'avons pas pu nous mettre d'accord sur une manière de rendre compte au Conseil qui ne compromettrait pas la sécurité opérationnelle, la réunion a été annulée», a-t-elle précisé, en faisant allusion à la sécurité de certains des groupes armés que les Etats-Unis soutiennent en Syrie.

Le 16 septembre, le représentant spécial de la Défense russe pour les questions du cessez-le-feu en Syrie, Alexandre Zorine, a annoncé que Washington avait présenté, pour la première fois, les positions de «l’opposition modérée». Pourtant, l’examen provisoire a montré, d’après la Défense russe, que «les données présentées par les Etats-Unis ne permettaient pas de distinguer le Front al-Nosra de l’opposition modérée».

La notion d'«opposition modérée» est discutée depuis plus d’un an. Certains groupes rebelles, tels Ahrar al-Cham, refusent de coopérer au processus de paix, malgré les appels américains adressés à l'opposition dite «modérée». La Russie, de son côté, estime que sous le masque de l’opposition modérée se cachent les terroristes du Front al-Nosra.

Le conflit en Syrie a privé de vie plus de 300 000 personnes lors de ces cinq dernières années. Après des heures des négociations, la Russie et les Etats-Unis ont conclu un accord d’une trêve temporaire, approuvée par Damas, qui prévoyait un cessez-le-feu de 48 heures qui devait être prolongé pour encore cinq jours. L'accord prévoit également la livraison d'une aide humanitaire et vise à favoriser l'émergence d'une solution politique à la crise syrienne.

Si elle n’est pas violée au bout d’une semaine, les Russes et les Américains créeront un centre de coopération afin de «discerner les terroristes contrôlés par al-Nosra et les groupes d'opposition dans les zones à activité hostile». 

Lire aussi : Conflit syrien : la trêve négociée à Genève entrera en vigueur à 18h