«Les Hongrois ont le droit d'exprimer leur opinion et de décider avec qui ils veulent vivre et avec qui ils ne veulent pas vivre. Et ce droit, ni les bureaucrates de Bruxelles ni le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères ne peut le leur enlever», s'est indigné, le 13 septembre, le ministre hongrois des affaires étrangères, Peter Szijjarto.
Les Hongrois ont le droit de décider avec qui ils veulent vivre
Le haut responsable magyar répondait au chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, qui a appelé dans une interview à l'exclusion de la Hongrie de l'Union européenne (UE). «Ceux qui, comme la Hongrie, bâtissent des clôtures contre des réfugiés de guerre, qui violent la liberté de la presse ou l'indépendance de la justice, devraient être temporairement, voire même définitivement, exclus de l'UE», a plus précisément déclaré le ministre du Grand-Duché, dans les colonnes du quotidien allemand Die Welt publié le 13 septembre.
Une mesure aussi radicale, s'est justifié Jean Asselborn, serait le seul moyen de préserver «la cohésion et les valeurs» de l'UE.
«Le ministre luxembourgeois des affaires étrangères travaille à la destruction de la culture européenne»
Ces menaces adressées à la Hongrie ont indigné Peter Szijjarto mais, semble-t-il, ne l'ont guère étonné : «Nous savions déjà que Jean Asselborn était une personne peu sérieuse», a assuré le ministre hongrois dans un communiqué, alors qu'il se trouvait en visite diplomatique en Moldavie. «Il vit à quelques kilomètres de Bruxelles, c'est un homme frustré et arrogant [...] En bon nihiliste, il travaille de manière infatigable à la destruction de la culture et de la sécurité européennes», a souligné le ministre hongrois.
Si aucun dirigeant étranger n'a apporté son soutien à l'initiative du chef de la diplomatie luxembourgeoise, son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, a tenu à se distancier de cette déclaration tonitruante. «Ce n'était pas une position que nous avions convenue entre Etats européens», a noté le ministre allemand, ajoutant que «mettre à la porte» un Etat membre de l'UE n'était, de surcroît, pas sa position personnelle.
Avec d'autres dirigeants de l'UE, comme Angela Merkel, Jean Asselborn reproche au Premier ministre hongrois Viktor Orban de refuser de se plier à la politique européenne de répartition des réfugiés entre les différents Etats membres, basée sur un système de quotas. Le chef du gouvernement hongrois s'est, en effet, engagé à soumettre ce sujet à un référendum, au début du mois d'octobre.
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