Le 6 septembre, la Rada a ouvert ses portes aux députés rentrant de vacances. Le président ukrainien y est intervenu devant ses députés en prononçant son allocution annuelle, pendant laquelle il a mis en évidence que le point essentiel des accords de Minsk-2, la décentralisation du pouvoir, n'était pas un processus envisageable «avant que les conditions ne soient réunies pour cela».
«Il faut qu’un progrès évident et incontestable soit réalisé dans les questions de sécurité avant [de passer à] la régulation politique : il faut mettre en place le cessez-le-feu, faire sortir toutes les troupes et tous les équipements depuis les territoires occupés, désarmer les milices et restaurer notre contrôle à nos frontières. On ne verra pas de changement constitutionnel avant que les conditions ne soient réunies pour cela», a-t-il précisé.
Signés en février de 2015 sous médiation franco-allemande, les accords de Minsk-2 visent à mettre fin au conflit opposant les rebelles à l'armée ukrainienne dans l'est de l'Ukraine. Mais l’Ukraine peine à respecter sa part des accords. Il s’agit du point 11 du traité, d’après lequel l’Ukraine a dû mettre en œuvre une nouvelle constitution prévoyant comme élément clef une décentralisation compte tenu des spécificités de certains arrondissements des régions de Donetsk et de Lougansk.
L’Union européenne, de son côté, accuse toujours la Russie de ne pas avoir respecté ces accords. En juillet, le Conseil européen a annoncé la prolongation pour six mois des sanctions économiques contre la Russie, jusqu'au 31 janvier 2017, alors qu'elles devaient arriver à échéance fin juillet. La Russie dénonce une telle mesure, soulignant que les sanctions avaient des conséquences «très dures» pour l’Europe et «un effet zéro» sur les Etats-Unis, principal initiateur de ces mesures.