Ce serait une percée fulgurante pour l'AfD (Alternative pour l'Allemagne) et une claque retentissante pour le parti au pouvoir, la CDU (l'Union chrétienne-démocrate) : les chaînes de télévision publiques allemandes ARD et ZDF ont rapporté, dimanche 4 septembre en fin d'après-midi, que les électeurs interrogés à la sortie des urnes avaient voté à 21% pour le parti anti-immigration et à 19%-20% pour le parti d'Angela Merkel de centre droit, lors de l'élection régionale dans le Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale.
Devançant ces deux formations, le parti de centre gauche SPD (Parti social-démocrate) est quant à lui crédité d'environ 30% des suffrages.
Créé il y a seulement trois ans, l'AfD parvient donc à humilier le mouvement de la chancelière allemande, pour sa toute première participation à un scrutin dans ce Land. Un résultat qui ravit le chef de file local du parti opposé à l'accueil des migrants, Leif-Erik Holm : «la cerise sur le gâteau c'est qu'on laisse la CDU de Merkel derrière nous [...] et peut-être est-ce même le début de la fin pour la chancelière Merkel».
Un succès salué par Marine Le Pen
En France, la prouesse électorale de l'AfD a été applaudie par la présidente du Front national (FN), qui a félicité au soir du 4 septembre les «patriotes de l'AfD» pour avoir «balayé» le parti d'Angela Merkel.
La CDU pénalisée par la crise des migrants
Si elle était confirmée, la victoire de l'AfD sur la CDU aurait une dimension symbolique toute particulière : la jeune formation a fait précisément campagne contre la politique migratoire du gouvernement d'Angela Merkel – ayant abouti à l'entrée d'un million de migrants en Allemagne en 2015 –, qu'elle accuse d'être à l'origine de la vague inédite d'attentats qu'a connus le pays cet été.
Consciente de l'impact négatif que sa décision d'ouvrir les frontières pouvait avoir sur la popularité de son parti, la chef de l'exécutif allemand avait reconnu, fin août, qu'elle avait peut-être commis quelques erreurs dans la mise en œuvre de cette politique. Elle avait précédemment concédé, à la mi-juillet, que «les flux de réfugiés [avaient] été utilisés pour faire entrer des terroristes [en Europe]».
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