France

Washington a bel et bien espionné l'Elysée en 2012 (VIDEO)

Un ancien responsable des services de renseignement français a confirmé que les Etats-Unis avaient piraté les ordinateurs de collaborateurs de Nicolas Sarkozy, alors que celui-ci était encore président de la République.

Ce qui n'était jusqu'alors qu'un soupçon a été confirmé par l'ancien directeur technique de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), Bernard Barbier, lors d'une conférence rapportée dans les colonnes du journal Le Monde daté du dimanche 4 août : en mai 2012, entre les deux tours de l'élection présidentielle, les Etats-Unis ont espionné les ordinateurs de proches de l'ancien chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy.

La conférence durant laquelle ce témoignage a été prononcé date de juin dernier. Elle est pourtant passée inaperçue jusqu'à présent alors même qu'elle pouvait être consultée sur YouTube... jusqu'à ce qu'elle soit évoquée par Le Monde. L'ex-responsable des services secrets s'exprimait, alors, devant les élèves d'une école d'ingénieurs.

«On a vu qu'il y avait un 'malware' - logiciel malveillant - qui avait une signature identique à celui que nous avions identifié lors d'une attaque contre la Communauté européenne en 2010», témoigne Bernard Barbier, lors de cette intervention. Avant de poursuivre : «Il n'y avait que les Américains et les Russes qui auraient pu faire cette première opération. En 2012, nous avions davantage de moyens et de puissance techniques pour travailler sur les métadonnées. J'en suis venu à la conclusion que cela ne pouvait être que les Etats-Unis.»

Hollande a envoyé un responsable de la DGSE se plaindre auprès de la NSA... pour l'espionnage de Sarkozy

L'ex-directeur technique de la DGSE ajoute que, par la suite, le nouveau président François Hollande lui a donné l'ordre de se rendre aux Etats-Unis, afin de protester auprès de la NSA (l'Agence nationale de sécurité américaine) contre ce piratage.

«Ce fut le 12 avril 2013 et ce fut vraiment un grand moment de ma carrière professionnelle [...] A la fin de la réunion, Keith Alexander [alors, directeur de la NSA] n'était pas content», précise l'ancien spécialiste des renseignements français, qui ajoute : «Alors que nous étions dans le bus, il m'a dit qu'il était déçu car il pensait que jamais on ne les détecterait, précisant : "Vous êtes quand même bons".»

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