WikiLeaks aurait révélé cinq rapports de l’Agence nationale de sécurité (NSA) montrant que des responsables et diplomates ont été espionnés entre 2004 et 2012, en particulier Pierre Moscovici et François Baroin lors de leur passage au ministère de l'Economie.
Ainsi, toutes les informations pertinentes concernant les pratiques commerciales françaises, les relations entre Paris et les grandes institutions financières internationales, l’approche des questions liées aux réunions des G8 et G20 ou encore les pourparlers de contrats étrangers impliquant la France étaient ainsi méthodiquement espionnées, puis rapportées dans des documents de synthèses.
Tous les documents d'importance ainsi recueillis étaient ensuite partagés avec les administrations américaines concernées par la teneur des informations : départements du Commerce, de l’Energie, de la Sécurité intérieure, agence de renseignement de la Défense, Réserve fédérale, Trésor et même commandement des forces américaines en Europe.
Les documents que Médiapart et Libération ont pu consulter indiquent par exemple que la NSA était particulièrement friande des renseignements sur des appels d’offres impliquant des entreprises américaines. Mais ce n'est pas tout : une partie de ces informations hautement sensibles auraient également été partagée avec leurs alliés les plus proches comme la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Jamais la révélation d'un espionnage économique de la France de cette ampleur n’avait été vérifié, d'autant plus commandité par l'appareil exécutif d'une nation alliée.
L'ampleur de ces révélations pourrait bien changer la donne dans les négociations autour du Tafta, le traité de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis, dont la prochaine réunion est prévue mi-juillet, à Bruxelles.