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Des Gabonais manifestent à Paris pour réclamer «la reconnaissance de l'élection» de Jean Ping

Un millier de manifestants ont réclamé samedi à Paris la «reconnaissance de l'élection démocratique» de l'opposant Jean Ping à la présidentielle au Gabon et la fin de la «folie sanguinaire» du président sortant proclamé vainqueur, Ali Bongo.

Les manifestants, dont beaucoup habillés de jaune - la couleur de la campagne électorale de Jean Ping - brandissaient des pancartes où il était écrit «Ali Bongo dégage» ou encore «Free Gabon».

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Lors du défilé menant à l'Ambassade du Gabon, certains ont crié «Sarkozy ! Viens chercher Ali !». L'ancien président français de droite Nicolas Sarkozy avait notamment félicité Ali Bongo après son accession au pouvoir en 2009, à la suite de son père Omar Bongo, au pouvoir pendant 41 ans.

A l'initiative de la manifestation, un collectif d'organisations et d'associations de la diaspora gabonaise a demandé à «la France, qui a une base militaire au Gabon, et à la communauté internationale de conjuguer leurs efforts avec ceux du peuple gabonais afin de mettre fin au plus vite à la folie sanguinaire d’Ali Bongo».

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Ce collectif demande en outre «la reconnaissance de l’élection démocratique de Jean Ping à la présidence de la République gabonaise».

Le candidat de la gauche radicale française pour la présidentielle de 2017, Jean-Luc Mélenchon, a rejoint les manifestants pour «féliciter le peuple gabonais qui résiste», a-t-il déclaré à l'AFP, ne jugeant «pas acceptable que l'on massacre ceux qui veulent seulement des élections libres et démocratiques».

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Plaidant pour «un autre type de relation [avec l'Afrique] et ne pas soutenir des marionnettes de dictateurs qui ne tiennent en place que parce que nous les laissons faire», Jean-Luc Mélenchon a ensuite appelé à un «recompte des votes sous contrôle international, c'est-à-dire de l'ONU». 

Trois jours après l'annonce des résultats de la présidentielle, le Gabon restait sous haute tension, Jean Ping se proclamant «président élu» et réclamant un recompte des voix afin de chasser Ali Bongo. Des violences post-électorales ont en outre fait au moins sept morts dans le pays.

La France a appelé «à la poursuite de l’apaisement de la situation au Gabon», a indiqué samedi dans un communiqué le chef de la diplomatie, Jean-Marc Ayrault. «Tous les recours doivent pouvoir s’exercer par les voies légales et constitutionnelles et les violences doivent à tout prix être évitées», a-t-il ajouté.