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Un rapport de l'ONU accuse Damas de deux attaques chimiques et l'EI d'une de gaz moutarde

L'armée syrienne aurait mené deux attaques chimiques contre des localités de la province syrienne d'Idlib, à Talmenes le 21 avril 2014 et Sarmin 16 mars 2015, ont conclu ce mercredi 24 août des enquêteurs mandatés par les Nations Unies.

Les experts de l'ONU ont tranché : selon eux, les forces de Bachar el-Assad auraient bel et bien mené des attaques au gaz à deux reprises, en avril 2014 et en mars 2015 durant la guerre civile qui déchire le pays depuis 5 ans.

Selon le rapport d'enquête, que l'AFP a pu consulter, l'Etat Islamique aurait utilisé de son côté du gaz moutarde à Marea, dans la région de la ville d'Alep le 21 août 2015.

L’administration des Etats-Unis entend chercher via le Conseil de sécurité de l’’ONU et l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques à punir les autorités syriennes pour l’utilisation du chlore dans le conflit qui ravage leur pays, a annoncé le représentant du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, Ned Price. Le responsable américain a appelé également la Russie et l’Iran à faire en sorte que la Syrie «réponde de ses actes».

Face à cet appel fait à Moscou et Téhéran, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a quant à lui conseillé à Washington de se «regarder dans le miroir» et de tenir ses promesses sur la Syrie, notamment de «séparer l’opposition que les Etats-Unis qualifient de modérée des terroristes». «Ils ne peuvent pas le faire, soit ne sont pas à même de le faire, soit ne le veulent pas. C’est pourquoi ils [les Etats-Unis] doivent se regarder [dans une glace]», a souligné le chef de la diplomatie russe.

Depuis la Convention sur l'interdiction des armes chimiques de 1997, la fabrication et l'usage de telles armes est pourtant proscrite. Mais les belligérants en Syrie semblent utiliser régulièrement ce type d'armement. Il y a quelques jours, le 16 août dernier, les forces de l'Etat Islamique aurait procédé à une attaque au gaz moutarde sur les quartiers de la ville d'Alep, au nord du pays, provoquant une vingtaine de victimes. 

Les troupes de Daesh auraient également fait usage d'attaques au gaz,cette fois-ci dans la périphérie de Raqqa, le 23 juin 2016.

En avril 2016, des militaires de l'armée régulière syrienne assuraient avoir été victimes d’intoxication pendant l’attaque de leur base aérienne de Deir ez-Zor par les terroristes de Daesh employant des roquettes dotées de gaz moutarde. A Alep, un quartier tenu par les combattants kurdes auraient été victime d'une attaque au gaz causant 23 morts et des centaines de blessés. Quelques semaines plus tôt, l'Etat Islamique auraient attaqué le village de Tasa en mars avec «des substances toxiques», selon des témoins.

En mars 2016, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait prévenu que l'utilisation d’armes chimiques par les terroristes était désormais une réalité. Quelques mois plus tôt, le directeur de la CIA, John Brennan déclarait que l'Etat islamique avait déjà utilisé à plusieurs reprises des armes chimiques sur le champ de bataille et pouvait fabriquer de petites quantités de chlore et de gaz moutarde.