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Donald Trump : «Occupons-nous de nos problèmes avant de faire la morale aux autres pays»

Dans une interview au New York Times à Cleveland (Ohio), le milliardaire candidat à la présidentielle américaine a critiqué l'interventionnisme des Etats-Unis, affirmant qu'il fallait «d'abord régler les problèmes à l'intérieur du pays».

«Je ne pense pas que nous avons le droit de faire la leçon aux autres», a déclaré Donald Trump à Cleveland dans son interview au très prestigieux New York Times. «Regardez ce qui se passe dans notre pays [...] comment pouvons nous faire la morale [aux autres pays] alors que chez nous des policiers sont abattus de sang froid]», a-t-il poursuivi. 

Abolir la politique interventionniste 

Le milliardaire, candidat républicain à la présidentielle, a soulevé explicitement de nouvelles questions au sujet de son engagement à défendre automatiquement les pays alliés de l'OTAN s'ils étaient attaqués. 

En effet, pour Donald Trump, les Etats-Unis devraient annuler les traités de longue date qu'il considère comme défavorables, ainsi que redéfinir la notion même de «partenaire des Etats-Unis».

Il n'y aura pas de garantie d'une protection automatique des Etats-Unis envers les pays membres de l'OTAN

Il a notamment fait savoir qu'en cas de menace territoriale contre un pays membre de l'OTAN, les Etats-Unis ne devraient proposer leur aide et intervention «que si ce pays a rempli ses obligations envers [les Etats-unis]».

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Le milliardaire a ainsi concédé que sa vision de la relation des Etats-Unis avec leurs alliés et ennemis était radicalement différente des traditions du Parti républicain, dont les candidats, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ont presque tous joué la carte de l'interventionnisme, persuadés que les Etats-Unis étaient «le garant de la paix dans le monde et un protecteur indispensable». «Nous ne sommes plus il y a 40 ans», a-il précisé à ce sujet. 

Il a par ailleurs répété son projet de retirer les troupes américaines déployées dans le monde. «Nous dépensons une fortune au niveau militaire pour finalement perdre 800 milliards de dollars, [...] je ne trouve pas que ce soit très intelligent», a-t-il encore déclaré.

Prudence et parcimonie sur le Moyen-Orient

A propos de la crise en Turquie, Donald Trump a déclaré avoir confiance en Recep Tayyip Erdogan pour faire changer les choses, rappelant que le président turc, bien qu'étant en pleine dérive autoritaire, avait été élu démocratiquement. 

Evoquant la tentative de coup d'Etat, le candidat américain a déclaré : «Vous savez tous que certains disent que le putsch a été mis en scène [par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, afin d'asseoir son autorité]. Et bien moi, je ne le pense pas.»

Interrogé sur la purge qui a lieu actuellement dans les institutions turques, Donald Trump est de nouveau resté prudent en déclarant : «Je ne pense pas que les Etats-Unis soient bien placés pour parler de libertés civiles lorsqu'on voit comment va notre propre pays.»

Interrogé sur le président syrien Bachar el-Assad, Donald Trump a appelé à s'occuper en priorité du problème de l'Etat islamique qui sévit en Syrie.

«[Bachar el] Assad est un homme mauvais qui a fait des choses horribles. Mais l'Etat islamique constitue une menace bien plus importante pour les Etats-Unis», a-t-il martelé.

Au terme de son interview de 45 minutes, Donald Trump a finalement réaffirmé un des points primordiaux de sa campagne : «Nous allons prendre soin de notre pays d'abord, avant de nous occuper des problèmes du monde entier.»

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