«Nous avons envoyé quatre dossiers aux Etats-Unis pour [demander] l'extradition du terroriste en chef», a déclaré Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, le 19 juillet, devant le Parlement, ajoutant: «Nous leur présenterons plus de preuves qu'ils n'en veulent.»
Pourtant le même jour, le ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag, a surenchéri avec une rhétorique agressive envers Fethullah Gülen, religieux exilé aux Etats-Unis mais qu'Ankara soupçonne d'être la tête pensante de la tentative de putsch, sans pour autant émettre le moindre doute. Pointant du doigt les Américains, le ministre ne mâche pas ses mots contre Washington : «Nous avons plus de preuves qu'il n'en faut sur Gülen», a-t-il martelé avant de conclure: «Il n'y a même pas besoin de prouver qu'il est derrière le coup tellement c'est évident.»
Washington avait pour sa part estimé que ces simples allégations ne suffisaient pas pour extrader l'homme âgé de 75 ans, s'attirant ainsi les foudres d'Ankara.
Pour le président, le Hizmet – le mouvement politique et religieux que dirige Gülen – est un «groupe terroriste». Rien de moins.