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Zimbabwe : le leader des mouvements insurrectionnels demande l'aide des gouvernements étrangers

Après une semaine de manifestations anti-corruption au Zimbabwe, le chef de file du mouvement de protestation Evan Mawarire a appelé la communauté internationale à faire pression sur le gouvernement de Robert Mugabe, et a annoncé de nouvelles grèves.

S'exprimant depuis un emplacement secret, dimanche 10 juillet, le pasteur zimbabwéen Evan Mawarire a promis au gouvernement de son pays deux jours de grève générale cette semaine, si celui-ci refuse d'accepter les conditions de son mouvement «#ThisFlag». Celles-ci sont, notamment : le limogeage de ministres décrits comme corrompus, le versement des salaire en retard des fonctionnaires et la levée de barrages routiers qui, selon des riverains, ne serviraient qu'à encaisser des pots-de-vin.

«Le [gouvernement] a volé notre argent», a dénoncé le leader antigouvernemental, dans un appel partagé sur les réseaux sociaux, avant de poursuivre : «Il est déconnecté des problèmes que connaissent les [Zimbabwéens]. Il faut qu'il se mette à écouter son peuple et à éradiquer  la corruption qui handicape notre économie.»

Le pasteur baptiste a également sollicité l'aide de la communauté internationale pour faire céder le président Robert Mugabe – au pouvoir depuis 1987 – et son gouvernement.

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Le Zimbabwe paralysé par des mouvements sociaux durant la première semaine de juillet

La semaine dernière, cet Etat du sud de l'Afrique a connu une vague de manifestations d'une ampleur sans précédent depuis de nombreuses années, à la suite d'un appel à la grève générale lancé par Evan Mawarire. A l'origine de ce mouvement, outre la corruption étatique, il y a le non-versement des salaires du mois de juin des fonctionnaires, faute de liquidités publiques : hormis les membres des forces de sécurité, les agents de l'administration n'ont reçu qu'une avance de 100 dollars (environ 90 euros).

Lors de ces manifestations, plus d'une centaine de protestataires ont été arrêtés. De plus, de nombreux commerces sont fermés et beaucoup d'entreprises ont suspendu leurs activité à Harare, la capitale, ainsi que dans d'autres grandes villes comme Bulawayo, dans le sud du pays.

Des photos des manifestations et de zones commerciales désertées ont été diffusées, la semaine dernière, par des internautes.

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