«Nous allons vers une robotisation de la guerre qui, dans le futur, n'impliquera plus que des machines. Il n'y aura plus de troupes humaines», a affirmé à RIA Novosti le lieutenant général Andreï Grigoriev, directeur de la Fondation russe pour la recherche avancée (ARF) - l'équivalent de l'«Agence pour les projets de recherche avancée de défense» américaine (DARPA).
Il a noté que dans le futur, la guerre serait déterminée par les systèmes de combat sans pilote, soit «de puissantes unités robotisées qui pourront combattre sur tous les fronts : sur terre, dans les airs, en mer, ainsi que sous l'eau et dans l'espace».
«Ils seraient intégrés dans les grands systèmes complets de reconnaissance», a ajouté Grigoriev.
«Les soldats eux, vont progressivement devenir des opérateurs et seront définitivement retirés du champ de bataille», a-t-il souligné.
En octobre dernier, l'entreprise russe United Instrument Manufacturing Corporation (UIMC) avait annoncé avoir développé le logiciel Unicum, capable d'alimenter un groupe de dix systèmes robotiques. Ce logiciel peut distribuer des «rôles» aux robots, définir un «commandant» et assigner une mission de combat à chaque machine.
Mais tout cela n'est pas non plus pour tout de suite. Les humains continueront de jouer un rôle sur le champ de bataille jusqu'à ce que la guerre robotisée devienne réalité, a souligné Andreï Grigoriev. Tandis que les travaux sur l'infanterie du système de combat russe Ratnik 2 sont en cours, l'AFR quant à elle, planche déjà sur la génération future.
Un nouveau projet appelé «Légionnaire» impliquerait des armes à feu d'un type nouveau, des systèmes de communication ainsi qu'une protection renforcée contre les balles et les éclats d'obus, ce qui permettrait à un soldat de se sentir opérationnel et à l'aise dans n'importe quel environnement.
En 2015, la Russie a dévoilé une série de robots sophistiqués armés de mitrailleuses, de canons automatiques, de lance-grenades et de matériel non létal. Le char de combat principal de l'armée russe, le T-14 Armata, sera lui aussi robotisé et équipé de nouvelles fonctionnalités qui devront faire de lui le plus puissant et le plus destructeur des véhicules de combats sans pilote jamais connu.
En Juin 2015, Andreï Grigoriev avait également expliqué aux journalistes que la Russie développait un cyborg à l'apparence humaine et conçu pour fonctionner dans des environnements extrêmement hostiles. L'humanoïde devra pouvoir courir, sauter, surmonter les obstacles et même conduire une moto et/ou un quad.
En Mars 2016, le robot démineur Uran-6 a été utilisé par l'armée russe dans la ville syrienne de Palmyre.
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