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Poutine sur le Brexit : «Personne n'a envie de subventionner des économies faibles»

Le président russe Vladimir Poutine a expliqué que selon lui, le «Brexit» était compréhensible car «personne ne veut nourrir la faiblesse des économies», ajoutant que la Russie n’a jamais eu l’intention d’interférer avec les résultats du référendum.

S'exprimant sur le choix de britanniques de sortir de l'Union européenne lors du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai à Tachkent, en Ouzbékistan, le président russe a déclaré :  «Je pense que ce qui est arrivé est tout à fait compréhensible. Personne n’a envie de subventionner les économies les plus pauvres.»

 

«Les Britanniques ne sont visiblement pas satisfaits de la façon dont les problèmes sont résolus dans le domaine de la sécurité, et ces dernières années, ces problèmes sont devenus plus aigus avec la crise migratoire», a poursuivi Vladimir Poutine. 

Un pied de nez aux déclarations de Cameron

Les commentaires du président russe répondent aux allégations du Premier ministre britannique David Cameron qui affirmait que «Poutine serait enchanté si le Royaume-Uni quittait l'UE».

Ce dernier a considéré ces propos comme «une mauvaise tentative visant à influencer l’opinion générale du public britannique».  

«Mais comme nous le voyons maintenant, même les demandes comme celles-ci n'ont pas eu l'effet désiré par ceux qui les ont faites», a poursuivi le maître du Kremlin.

Selon l’analyste Martin McCauley, spécialiste de la Russie, affirmer ainsi que la Russie a une part de responsabilité dans le Brexit montre que le gouvernement britannique «ne veut pas voir la réalité en face».

Le président a également déclaré que le référendum britannique aura sans aucun doute des conséquences, mais que pour le moment il était difficile de dire si elles seront bonnes ou mauvaises.   

«Pour le Royaume-Uni, l'Europe, ainsi que pour la Russie, ce référendum aura sans aucun doute des conséquences au niveau mondial, c’est incontournable. Il y en aura des positives et des négatives. Les marchés vont sûrement chuter, c’est même déjà le cas, mais à moyen terme ils seront très vraisemblablement restaurés», a poursuivi le président russe.   

Il a ajouté cependant que le choix des citoyens britanniques avait entraîné l’arrogance des autorités britanniques envers le résultat et une approche peu profonde pour résoudre des problèmes clefs.  

«Le Brexit ne conduira pas à une catastrophe mondiale. Certes, nous allons suivre la situation et si nécessaire ajuster à la fois notre politique économique et nos relations avec les partenaires européens», a poursuivi Vladimir Poutine.  

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Reprendre un dialogue constructif vis-à-vis des sanctions

Il a également déclaré que la Russie était prête à entamer un dialogue fonctionnel concernant les sanctions mutuelles, et si l'UE accepte de faire des concessions, la Russie fera de même.  

«Je ne pense pas que [le Brexit] va influencer nos relations concernant les sanctions de l’UE. Ce n’est pas nous qui avons commencé ce processus, nous n’avons fait que répondre aux mesures prises contre notre pays», a-t-il déclaré. 

La concentration du pouvoir en UE est plus importante que sous l'Union soviétique

Le président Poutine a également fait le lien entre les résultats du référendum britannique et la forte centralisation du pouvoir au sein de la structure de l'UE.  

«Le pourcentage de décisions obligatoires prises par le Parlement européen est plus grand que celui des décisions obligatoires prises par le Conseil supérieur de l'URSS concernant ses républiques-membres. Cela signifie que les pouvoirs sont beaucoup trop fortement concentrés dans l'organe administratif de l'UE», a déclaré le président russe.  

«Cela en arrange sûrement certains, mais d’autres ne veulent pas suivre cette voie et dissoudre complétement les frontières et les particularités nationales. Les résultats du référendum nous le montrent bien», a ajouté Vladimir Poutine.

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