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Jusqu’à cinq ans de prison requis contre l’ancien directeur du laboratoire antidopage russe

Moscou a ouvert une enquête pénale contre l’ancien directeur du laboratoire antidopage. On l’accuse d’avoir fait supprimer 1 437 résultats de tests d’athlètes, empêchant la Russie de se défendre face aux accusations des instances internationales.

La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a décidé de maintenir la suspension de la Fédération russe d'athlétisme pour les compétitions internationales, à commencer par les Jeux olympiques de Rio au mois d'août, à cause du scandale de dopage.

Au lendemain du verdict, le 18 juin, le porte-parole du Comité d’enquête, Vladimir Markine, a annoncé l’ouverture d’une enquête pénale pour «abus de pouvoir» contre l’ancien directeur du laboratoire antidopage de Moscou, Grigory Rodchenkov, l’homme à l'origine des révélations sur l'existence d'un système généralisé de dopage.

Le comité d'enquête russe accuse Grigory Rodchenkov «d'avoir essayé de dissimuler des défaillances et des violations dans ses activités». 

L’instruction explique que le 12 décembre 2014, Grigory Rodchenkov aurait abusé de ses fonctions et demandé oralement à ses collègues du département d’enregistrement et du contrôle des tests de dopage des athlètes russes de supprimer 1 437 résultats, dont 222 étaient moins de trois mois auparavant. 

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«A travers ses agissements, Grigory Rodchenkov a provoqué des dommages substantiels aux intérêtsde l'Etat», violé les «intérêts internationaux de la Russie» et discrédité la politique antidopage du pays, a déclaré Vladimir Markine.

A l’heure actuelle, Grigory Rodchenkov s’est exilé aux Etats-Unis. Selon la loi russe, les personnes reconnues coupables d'abus de pouvoir risquent jusqu'à cinq ans de prison.

En mai, il a déclaré au New York Times que les Jeux d'hiver de Sotchi 2014 avaient fait l'objet d'une tricherie à grande échelle. Il a également accusé les services secrets russes d'avoir échangé des échantillons douteux pour des échantillons propres et affirmé qu'au moins 15 médaillés russes étaient dopés. 

La Russie, pour sa part, nie toutes ces accusations et insiste sur le manque de preuves. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait qualifié les déclarations de Grigori Rodtchenkov sur le dopage en Russie de «diffamation d’un défectionnaire. Ces déclarations semblent absolument infondées, elles ne se basent pas sur des données crédibles, ne sont pas appuyées par des arguments», a-t-il indiqué.

Le gouvernement russe est prêt à fournir de l’aide à l’Agence mondiale antidopage en ce qui concerne les contrôles antidopage en Russie. C’est ce qu’avait déclaré le ministre russe des Sports, Vitali Moutko, à plusieurs reprises. Il l’a encore répété le 16 juin : «Si l’aide du gouvernement est nécessaire, informez-nous, nous ferons tout pour que les contrôleurs anti-dopage visitent toutes les villes, même celles qui sont fermées.»

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