Le sommet économique de Saint-Pétersbourg semble avoir rompu le blocus post-criméen dont la Russie était l’objet : cette année, ce ne sont pas seulement les investisseurs étrangers qui sont venus discuter de gros contrats, mais toute une délégation d’hommes politiques européens a débarqué dans la «Venise du nord» pour parler des perspectives internationales. Même si on entend de plus en plus de voix, comme celle d’un des participants au Forum, Nicolas Sarkozy, qui appellent à la levée des sanctions contre la Russie, les dirigeants de UE représentés à Saint-Pétersbourg par Jean-Claude Juncker agissent d’une façon inverse : les sanctions ont été prolongées, la décision qui a été annoncé en plein Forum.
Le président Poutine ne pouvait pas laisser de côté le sujet des sanctions, y compris la crise ukrainienne étroitement liée à cette problématique. Cependant, d’autres sujets ont également été traités, allant de Trump aux Etats-Unis jusqu’aux hooligans à Marseille. RT France vous propose les citations les plus intéressantes.
Les sanctions
Un sujet au cœur de l’actualité économique et politique, les sanctions internationales imposées contre la Russie ont des conséquences «très dures» pour l’Europe et «un effet zéro» sur les Etats-Unis, le principal initiateur de ces mesures, a souligné Vladimir Poutine. «Mais les Américains disent à leurs partenaires qu’il faut endurer [ces difficultés]. Je ne comprends pas pourquoi il le font, mais qu’ils souffrent s’ils le veulent», s’est exclamé Vladimir Poutine.
La guerre froide
Ni la Russie, ni l’Occident ne sont intéressés par un retour à l’époque de la guerre froide, a déclaré Vladimir Poutine. «Je ne voudrais pas penser que nous passons à une guerre froide et je suis sûr que personne ne le veut», a-t-il indiqué.
«La logique des relations internationales ne peut pas se baser sur la confrontation», a encore ajouté le président.
Les relations russo-européennes
Vladimir Poutine a appelé au rétablissement de la confiance entre les deux partenaires, soulignant que la Russie n’était pas à l’origine de la dégradation des relations avec l’Europe. «Toutes nos actions ont été prises et restent exceptionnellement des mesures de rétorsion. Mais nous ne sommes pas rancuniers et sommes prêts à aller à la rencontre de nos partenaires, cela ne peut toutefois pas être un jeu à sens unique», a-t-il indiqué.
Les hommes politiques européens doivent pour leur part aller à la rencontre des entreprises qui sont prêtes à coopérer avec la Russie, estime le président russe. «Les hommes politiques doivent faire preuve de sagesse, d’un esprit visionnaire et de la flexibilité», a souligné le chef de l’Etat russe.
Les débordements à Marseille pendant l’Euro 2016
Les violences qui ont éclaté dans les rues de Marseilles sont «une monstruosité», a martelé le dirigeant russe, tout en soulignant que la Russie «ne pouvait que condamner» les affrontements entre supporters.
«En toute honnêteté, je ne sais pas comment 200 de nos supporters ont pu battre quelques milliers de Britanniques, je comprends pas ça», a ironisé le président. «En tout cas, les organes judiciaires doivent traiter d’une façon équitable tous les malfrats», a noté pour conclure Vladimir Poutine.
L'Ukraine
S’exprimant sur les relations entre la Russie et l’Ukraine, le président russe a fait remarquer que si les autorités ukrainiennes avaient acquis leur position actuelle par un moyen démocratique, la Russie aurait pu travailler tranquillement avec elles.
L’Occident a pour sa part soutenu le coup d’état en Ukraine après le printemps arabe pour «justifier l’existence de l’OTAN», estime Vladimir Poutine. «Ils ont besoin d’un ennemi extérieur, sinon, pourquoi cette organisation est-elle nécessaire ? Il n’y plus de pacte de Varsovie, plus d’URSS, contre qui est l’OTAN», s’est-il demandé sous une forme rhétorique.
Les élections américaines
«La Russie va coopérer avec tout candidat que le peuple américain va choisir. J’espère que le sentiment de responsabilité qui repose sur un président américain, le chef d’un pays dont dépendent beaucoup de choses dans le monde, va amener la personne qui va prendre cette fonction à une coopération avec la Russie», a déclaré le président russe en répondant à une question sur l’attitude de Moscou envers la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis.
Cependant, c’est une question sur le candidat Donald Trump, qui l’a interpellé. «Vous avez dit que Trump était un homme brillant, qu’est-ce qui vous a amené à cette conclusion ?» a alors demandé un journaliste américain au dirigeant russe. «J’ai dit que Donald Trump était une personne haute en couleur, je n’ai rien dit d’autre sur lui, et ne l’est-il pas ? Pourquoi vous déformez mes propos ?», s’est exclamé Vladimir Poutine. «Par contre, ce que je salue, c’est qu’il s’est déclaré prêt à restaurer le dialogue russo-américain. Je ne peux pas ne pas le saluer. Et vous ?», a conclu le président russe.
La politique de l’OTAN
La politique de l’Alliance témoigne d’«une attitude absolument je m’en foutiste» envers la position russe, a déploré Vladimir Poutine. «Il n’y a pas d’Union soviétique, le Pacte de Varsovie a cessé d’exister. Pourquoi faut-il toujours élargir l’infrastructure de l’OTAN, bouger vers les frontières russes ? Maintenant, le Monténégro est accepté. Qui menace le Monténégro ?», se demande le président russe.
La Syrie
Il est impossible d’établir la démocratie en Syrie par la force, a fait remarquer le chef de l’Etat russe. «Le plus important est de ne pas accepter l’effondrement du pays. Si cela continue comme aujourd’hui, l’effondrement est inévitable. Et c’est l’option la plus mauvaise pour l’évolution des événements», a-t-il dit.
Les pays qui veulent renverser Bachar el-Assad affirment que son régime n’est pas démocratique et qu’il faut que la démocratie règne en Syrie. «Il n’y a pas de façon plus démocratique de former un gouvernement que des élections s’appuyant sur la loi fondamentale qui s’appelle Constitution… Organisez les élections sur la base de cette constitution», a proposé Vladimir Poutine pour sortir de la crise.