Economie

Forum économique de Saint-Pétersbourg : la levée des sanctions monopolise l’attention

La 20e édition du Forum économique international de Saint-Pétersbourg s’est ouverte en présence de plus d’un millier entreprises russes et étrangères, d’hommes politiques de haut rang et d’hommes d’affaires.

Le 16 juin, s’est ouverte la 20e édition du Forum économique international de Saint-Pétersbourg qui durera jusqu’au 18 juin. Une édition placée sous le thème «Capitaliser la nouvelle réalité économique mondiale». Des entrepreneurs et des hommes politiques sont arrivés des quatre coins du monde pour signer de nouveaux contrats au cours d’un Forum qui se veut constructif.

Le Forum qui se déroule depuis 1997 a pour ambition de devenir un outil pratique pour le développement des affaires et l’amélioration des relations entre la Russie et les autres pays. Cet événement important réunit plus de 10 000 représentants venus de 60 pays, dont 30 ministres, des hommes politiques, des entrepreneurs et des scientifiques.

Le premier jour du Forum a été marqué par les interventions de plusieurs personnalités. Ainsi, l’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, a participé à la rencontre «Conversations avec des gens exceptionnels», lors de laquelle il a évoqué plusieurs sujets d’actualité, tels que les sanctions contre la Russie, le Brexit, l’Ukraine, les relations entre l’OTAN et la Russie. On se souviendra sans doute le plus de son appel émotionnel à Vladimir Poutine à lever les sanctions le premier : «Allez, mes amis russes, montrez le chemin levez les sanctions.»

Parmi les hôtes de haut rang figure le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon qui a qualifié le rôle de la Russie de «déterminant» pour «mettre fin aux conflits en Ukraine et en Syrie, sauvegarder les droits de l'homme et contrôler la prolifération des armes de destruction massive».

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a pour sa part a appelé à la poursuite du dialogue entre la Russie et l’Europe malgré les sanctions. Le patron de l’exécutif européen a décidé d’assister au Forum de Saint-Pétersbourg tout en sachant que certaines personnes n’approuveraient pas sa visite en Russie au moment où les sanctions européennes contre Moscou sont toujours en vigueur. Il a justifié sa décision en affirmant que négocier avec Moscou n’était que l’expression du bon sens.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, est allée plus loin en révélant que les Etats-Unis avaient essayé de convaincre les invités du Forum de Saint-Pétersbourg de ne pas y participer et qu’ils avaient même menacé de sanctions des personnes concrètes, de même que des sociétés.

L’ex-ministre française de la Justice et actuelle députée européenne, Rachida Dati, n’en fait certainement pas partie. Elle s’est prononcée pour la levée des sanctions contre la Russie et a confié à RT qu’elle avait demandé par écrit au président de la Commission [européenne] la tenue d’un débat au parlement européen sur la question de la levée des sanctions. Elle a également déploré la désinformation dont la Russie était actuellement victime et qu’on critique partout. Selon elle, en termes de communication extérieure, la Russie est trop faible alors que c’est un pays fort. L’eurodéputée estime qu’il faut faire de la pédagogie en Europe pour dire : «Voilà quel est l’intérêt pour l’Europe de la levée de ces sanctions.»

Même le directeur général du géant pétrolier britannique BP, Bob Dudley, s’est aventuré sur le terrain des sanctions bien qu’il se soit montré prudent. Dans une interview accordée à RT, il a déclaré que ces dernières n’atteignaient pas le but qu’elles devaient, selon lui, poursuivre. «Je pense que cela [les sanctions contre la Russie] nuit aux affaires et je crois beaucoup que le commerce entre les nations construit des ponts entre les pays», a-t-il indiqué.

Jean-Pierre Thomas, ancien conseiller de l’ex président Nicolas Sarkozy, participe aussi au forum économique international. A la veille de l’événement, il a donné un interview à RT dans laquelle il s’est exprimé sur les sanctions qui touchent la Russie. « Il y a une chance que l’Europe, pour une fois, ait sa propre politique, sa propre personnalité et le courage de ses opinions, existe […] et dise : "Non, les sanction économiques, on stoppe».

L’ancien ministre français des Sports, ancien champion olympique de judo et actuel député du parlement français, David Douillet, a évoqué un sujet plutôt original. Dans les propos qu’il a confiés à RT, il a évalué l’action de Vladimir Poutine à travers le prisme des arts martiaux.

«D’abord Vladimir Poutine est judoka… Je lis le judo dans son action politique et cela fait longtemps que je l’observe. Quand on a du sang froid, quand on a du recul, de l’écoute, de l’analyse, de la mise en place au niveau de la stratégie, et du bon sens pour obtenir de l’efficacité, c’est tout le cheminement d’un bon judoka et c’est exactement ce qu’il fait depuis des années. Je ne vois pas qu’un homme en civil, je vois aussi toute la psychologie qu’il a comprise et acquise en pratiquant le judo», a-t-il déclaré.