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Junker : l’UE et la Russie doivent maintenir le dialogue malgré les sanctions imposées

Lors de son intervention au Forum économique international de Saint-Pétersbourg 2016, Jean-Claude Junker a déclaré qu’il fallait poursuivre la coopération même si les sanctions n'étaient pas levées.

«A l’heure actuelle, le niveau de méfiance entre la Russie et l’UE augmente. Il faut restaurer [la confiance]. Je suis persuadé que nous pouvons encore le faire. Je crois à la force du dialogue», a affirmé le président de la Commission européenne Jean-Claude Junker.

«Quand nos relations sont tendues, il faut continuer le dialogue, même en dépit des sanctions économiques. Nous devons laisser nos portes ouvertes. […] Le fait que je sois ici aujourd’hui souligne que je voudrais construire des ponts», a-t-il poursuivi.

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Il a précisé que la Russie et l’Europe devaient «surmonter des difficultés» et «pas fermer les yeux». «On ne doit pas se faire d'illusions sur les problèmes que nous avons», a-t-il conclu.

Concernant la levée des sanctions, dont on parle beaucoup dans ce Forum, Jean-Claude Junker a précisé que les sanctions européennes contre la Russie ne seraient pas levées tant que les accords de Minsk, destinés à mettre fin au conflit ukrainien, n'auraient pas été appliqués.

«La prochaine étape est claire: l'application complète de l'accord, ni plus ni moins. C'est le seul moyen de commencer notre conversation et le seul moyen de lever les sanctions économiques imposées», a-t-il mis en avant.

Signés en février de 2015 sous médiation franco-allemande, les accords de Minsk-2 visent à mettre fin au conflit opposant les rebelles à l'armée ukrainienne dans l'est de l'Ukraine. Mais l’Ukraine peine à respecter ses obligations pour respecter sa part des accords, notamment pour ce qui est des amendements que Kiev s'était engagé à appliquer.

Selon les données de l’ONU, plus de 8 000 personnes ont déjà péri depuis le début du conflit. Les chefs d’Etat négocient activement la mise en place des accords de Minsk-2, qui définit les étapes à mettre en œuvre pour une désescalade du conflit. Même si trois documents ont été signés depuis septembre dernier, des accrochages ont toujours lieu.

Sarkozy : «Allez, mes amis russes, montrez le chemin levez les sanctions»


L’ancien président de la République française a aussi appelé la Russie et l’Europe à apaiser les tensions et lever des sanctions. «Je rencontrerai Monsieur Junker tout à l’heure et je lui dirai combien il faut faire attention avant de voter une prolongation des sanctions. On a des conditions de guerre froide diplomatique, où va-t-on aller ? [Pour] quel résultat ? Qu’est-ce qu’on attend de tout ça ? On [...] s’enfonce de plus en plus dans une crise détestable», a-t-il délcaré, ajoutant que le président Poutine devait être plus sage et lever les sanctions de son côté «pour que, en échange, Minsk-2 entre en application».

«Au lieu que des sanctions de tous les côtés bloquent les choses, faisons de cette crise une opportunité pour les débloquer !», a-t-il poursuivi, insistant : «Je souhaite que le président Poutine annonce la levée des sanctions et que nous, les Européens, suivent ce mouvement de levée des sanctions et que le gouvernement ukrainien applique les accordes de Minsk-2.»

«Dans toutes les crises c’est la même chose. Qui est le premier à faire confiance aux autres ? Allez, mes amis russes, montrez le chemin, levez les sanctions !», a conclu l’ancien président de la République française.

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Lavrov : la Russie n’a jamais cherché la confrontation avec l’Occident

Après l’intervention de Jean-Claude Juncker, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré lors du Forum de Saint-Pétersbourg que la Russie n’avait jamais cherché la confrontation avec l’Occident et qu’elle était toujours ouverte au dialogue.

«La crise actuelle doit nous aider, ainsi que l’UE, à comprendre comment poursuivre notre relation. Nous ne nous vexerons et ne nous isolerons pas», a ajouté Sergueï Lavrov.

Le ministre a aussi dit que l’UE était un partenaire économique important pour Moscou et a exprimé sa conviction que «le développement des liens dans l’économie, la politique, la culture, la sécurité répondaient aux intérêts de la Russie ainsi qu’à ceux des pays européens».