«Les capitales des pays baltes sont vulnérables si les Russes décident de s’en emparer. Mais à partir de 2017, la menace pourrait diminuer grâce aux dépenses approuvées par le ministère de la Défense des Etats-Unis», considère le secrétaire adjoint de la Défense américaine pour la Russie, l’Ukraine, l’Europe et l’Asie, Michael Carpenter.
En février, un rapport de la Rand Corporation, partialement financé par Washington, expliquait que l’OTAN «ne pourrait défendre ses membres les plus exposés».
«Si les tanks et les troupes russes débarquaient dans les pays baltes demain, les forces de l’OTAN, dépassées en armements et en équipements, seraient battues en moins de trois jours», pouvait-on lire dans ce rapport.
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D’après les déclarations du Pentagone, les Etats-Unis imaginent dépenser près de 3,4 milliards de dollars en 2016 (environ trois milliards d’euros), contre 790 millions en 2015 (709,7 millions d'euro) pour la sécurité en Europe.
En outre, le secrétaire générale de l’OTAN Jens Stoltenberg a annoncé le 31 mai que l'Alliance augmenterait considérablement ses dépenses en matière de défense sur le sol européen dans le contexte de «menaces de la part de la Russie» en 2017.
Sans donnant des chiffres concrets, Jens Stolteberg a précisé que le budget militaire augmenterait le plus dans les pays baltes : d'environ 60% en Lettonie, de 35% en Lituanie et de 9% en Estonie. Les dépenses militaires de la Pologne, principale force militaire de l'OTAN en Europe de l'Est, augmenteront aussi, mais de 9%.
Moscou rejette catégoriquement l'existence d'un projet d'agression russe contre l'alliance. Le 6 juin le ministre des Affaires étrangères russe a déclaré que le bloc atlantiste tombait dans l'hystérie anti-russe pour justifier l'augmentation des dépenses de défense en Europe.
«Je suis convaincu que tout homme politique sérieux et honnête est bien conscient que la Russie n'essaiera jamais d'envahir un pays membre de l'OTAN. Nous n'avons pas de tels projets», a affirmé Sergueï Lavrov en précisant qu'«il n'y a pas de menaces dans cette partie du monde, qui justifierait [que l'OTAN] se développe».
Pourtant, depuis plusieurs années, la Russie appelle l'OTAN à ne pas poursuivre son renforcement en Europe de l'Est, expliquant que de tels mouvements pouvaient déstabiliser la région sur le plan sécuritaire. Cet appel à la désescalade n'a jamais été entendu. L’OTAN, de son côté, ne cesse de mener des exercices militaires près des frontières russes.
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