«Nous disposons d’informations fournies par les Etats-membres selon lesquelles des groupes terroristes essaient d’établir de grands dépôts clandestins d’explosifs dans l’Union européenne pour les utiliser dans des attentats terroristes domestiques à grande échelle», a déclaré Manuel Navarrete Paniagua, directeur du Centre européen de la lutte contre le terrorisme d'Europol. Il a fait ces déclarations aux députés européens du comité des libertés civiles, le 23 mai, à propos du rapport d’Europol concernant le terrorisme en Europe qui doit être publié prochainement.
Sur la base des chiffres et des conclusions du rapport, Manuel Navarrete Paniagua a indiqué que «le terrorisme djihadiste» restait une menace majeure pour la sécurité de l’Union européenne. Les derniers attentats en Europe, notamment à Paris en novembre dernier et à Bruxelles en mars, ont montré que la coordination entre les terroristes fonctionnait beaucoup mieux que ce que l’on pensait. De plus, l’utilisation conjointe d’explosifs et d’armes à feu s’est aussi avéré être une nouveauté pour l’Europe, a poursuivi le responsable d’Europol.
Le nombre de combattants terroristes étrangers en Europe est aussi impressionnant. A en croire Manuel Navarrete Paniagua, il y en a plus de 4 000 dans l’UE, ils sont entrés dans la base de données d’Europol. «En utilisant un programme de traque du financement du terrorisme, nous avons fourni l’année dernière aux Etats-membres plus de 2 700 pistes concernant des combattants terroristes étrangers», a-t-il déclaré. 1 057 personnes ont été arrêtées pour des infractions liées au terrorisme. De plus, les djihadistes auraient établi des camps d’entraînement dans certains pays des Balkans et d’autres pays européens, mais pour l’heure, ces informations ne sont pas confirmées.
Le principal sujet de préoccupation découle du fait que les terroristes utilisent les flux de migrants pour pénétrer sur le territoire de l’UE. Ainsi, «certaines des personnes qui ont perpétré les attentats de Paris auraient pu se glisser dans ce flux migratoire», a reconnu Manuel Navarrete Paniagua.