«C'est une situation risquée, nous ne savons pas qui sont ces gens, pourquoi ils sont venus ici et comment ils font actuellement leur vie, si ils n'ont pas obtenu l'asile mais ont décidé de rester ici», a indiqué le chef du Bureau central de l'investigation finlandais, Sanna Palo. «Une menace grave est posée par le fait qu'il y a beaucoup de personnes [parmi ceux qui ont disparu] qui, au départ sont venus [en Finlande] à l'aide de faux documents ou sans papiers», a-t-elle ajouté.
Ce n'est pas la première fois que des demandeurs d'asile disparaissent de centres d'accueil européens. Environ 13% de tous les migrants qui sont officiellement entrés en Allemagne en 2015 ne sont jamais arrivés au logement qui leur a été fourni, rapporte le Süddeutsche Zeitung à la fin du mois de février.
5835 enfants réfugiés signalés comme disparus en Allemagne en 2015
Frank-Jürgen Weise, le chef de l'Office fédéral de l'Allemagne pour les migrations (BAMF), a déclaré que 400 000 demandeurs d'asile en Allemagne n'ont pas de documents d'identité. Les autorités allemandes ont été incapables de les identifier. Berlin a accueilli environ 1,1 million de réfugiés en 2015, principalement originaire du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, dont environ la moitié sont soit sans documents officiels ou ont purement disparu.
Au moins 5 835 enfants réfugiés ont été signalés comme disparus en Allemagne l'année dernière, selon un rapport publié le mois dernier par le journal Funke Mediengruppe, qui a obtenu ces données en réponse à une demande envoyée au parlement allemand. Parmi les disparus, 555 enfants ont moins de 14 ans. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Johannes Dimroth a déclaré que le nombre d'enfants disparus est susceptible d'être encore plus élevé. Les mineurs non accompagnés disparus proviennent principalement d'Afghanistan, de Syrie, d'Erythrée, du Maroc et d'Algérie, a déclaré le rapport du ministère, selon Die Welt.
Une vaste infrastructure criminelle pan-européenne
En janvier dernier, Europol avait indiqué que des trafiquants de personnes profitaient de la crise de réfugiés en Europe pour se procurer des esclaves, surtout des enfants. Le chef de la police européenne avait rapporté que 10 000 mineurs avaient déjà disparu à travers toute l’UE. «Il n’est pas excessif de dire que nous avons plus de 10 000 enfants disparus.
Bien sûr, ils n’ont pas tous été exploités par des réseaux criminels : certains d’entre eux ont pu être transférés vers leur famille. Nous ne savons tout simplement pas où ils sont», a-t-il cependant noté, tout en soulignant que les indications portent sur l’existence d’une vaste infrastructure criminelle pan-européenne qui cible spécifiquement les réfugiés.