A travers son porte-parole, le président nigerian Muhammadu Buhari a suggéré que David Cameron faisait référence au passé du Nigeria et à ses prédécesseurs à la présidence, assurant que désormais le pays n'était plus miné par la corruption.
Lors d'une réception à Buckingham Palace pour célébrer le 90e anniversaire de la reine Elizabeth II, le premier ministre britannique avait, en effet, été filmé en train d'expliquer à la souveraine que «les dirigeants de plusieurs pays extraordinairement corrompus [allaient] venir en Grande-Bretagne».
«Le Nigeria et l'Afghanistan, peut-être les deux pays les plus corrompus du monde», avait-il ajouté, alors que Muhammadu Buhari et son homologue afghan Ashraf Ghani sont tous deux attendus au sommet anti-corruption à Londres, jeudi 12 mai.
Aux critiques, Downing Street a rappelé que le chef d'Etat nigerian avait déjà reconnu précédemment que la corruption était devenue «un mode de vie» au Nigeria, tandis que le président afghan avait lui-même affirmé que l'Afghanistan était «l'un des pays les plus corrompus du monde».
Le Nigeria a mené une véritable guerre contre la corruption depuis l'arrivée de Buhari au pouvoir en 2015. Une des phrases marquantes de sa campagne était alors : «Si le Nigeria n'élimine pas la corruption, la corruption tuera le Nigeria.»
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Depuis, de nombreux membres de haut rang de l'élite politique nigériane ont été arrêtés sur des accusations de corruption. Cependant, la majorité d'entre eux étaient membres du Parti démocratique de l'opposition populaire (PDP), qui a été chassé du pouvoir après 15 ans de gouvernance.
Selon le dernier classement des pays les plus corrompus de l'ONG anti-corruption Transparency International, l'Afghanistan est particulièrement mal placé (166e sur 168) et le Nigeria figure à la 136e place.