Une base de données contenant quelque 200 000 noms d'entreprises et de particuliers a été ouverte au public sur les 11,5 millions de documents du cabinet panaméen Mossack Fonseca mis à jour, révélant l'utilisation intensive de sociétés-écrans à des fins d'évasion fiscale.
Il s'agit de la «plus importante publication sur les sociétés offshore et sur les personnes qui sont derrière elles», affirme dans un communiqué l'ICIJ, le collectif basé à Washington qui a coordonné l'enquête sur la fuite massive de documents de Mossack Fonseca.
Une base de données contenant quelque 214 000 noms d'entreprises et de particuliers est désormais ouverte au public et lève le voile sur des sociétés-écrans domiciliées dans 21 paradis fiscaux, des Iles Vierges Britanniques à Hong Kong en passant par l'Etat américain du Nevada.
Le nom de l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, contraint à la démission pour avoir dissimulé des comptes à l'étranger, apparaît notamment dans cette base de données qui dévoile le réseau de sociétés-écrans qu'il aurait créés aux Seychelles et au Panama pour couvrir ses traces.
Dans un entretien à l'AFP, le directeur de l'ICIJ Gerard Ryle a expliqué que cette publication répondait à une exigence de «transparence» mais également au souhait de voir émerger d'autres révélations grâce à la contribution de la société civile.
L'ICIJ précise toutefois que seule une partie des 11,5 millions de documents des Panama Papers a été utilisée pour alimenter cette base de données en ligne, à laquelle le cabinet Mossack Fonseca a menacé de répondre en saisissant les tribunaux.
La publication récente des Panama Papers a provoqué un véritable scandale, dévoilant au grand jour les noms de personnalités de haut rang, et notamment de dirigeants étatiques, comme le Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson qui a dû démissionner, le roi d’Arabie saoudite Salmane Al-Saoud, le président ukrainien Petro Porochenko ou encore le président argentin Mauricio Macri. L’affaire des Panama Papers a aussi eu des répercussions pour le Premier ministre britannique, David Cameron, car son père figurait sur cette liste de personnalités et avait bénéficié, par le passé, de ce système.