Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, plusieurs officiels allemands, issus des deux partis dirigeants, le Parti social-démocrate (SPD) et l’Union chrétienne-démocrate (CDU), considèrent que le Premier ministre d’Israël «instrumentalise» l’amitié de Berlin à ses propres fins.
La chancelière, elle, avait déjà affirmé comprendre «pourquoi le président [de l’Autorité Palestinienne Mahmoud] Abbas saisit sans arrêt le Conseil de Sécurité», à l'occasion d'une rencontre avec le dirigeant palestinien.
Le journal affirme qu’un signe important du changement d'attitude de Berlin fut le refus du ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, d'accéder à une requête de Benjamin Netanyahou. Le Premier ministre israélien lui aurait en effet demandé d'exprimer une objection contre un document publié par les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne critiquant la construction de colonies juives en Cisjordanie.
Le dirigeant israélien lui aurait lancé : «Je compte sur toi» après s’être entretenu avec lui par téléphone.
Mais cela n’aurait pas empêché Frank-Walter Steinmeier d’apporter son soutien et celui de l’Allemagne au document, qui affirme que «les colonies sont illégales en vertu du droit international, constituent un obstacle à la paix et menacent de rendre impossible la solution à deux Etats».
Du côté israélien, les hauts fonctionnaires nient toute tension, mettant en avant que la dernière rencontre entre Merkel et Netanyahou, qui s'est déroulée le 16 février dernier, avait été marquée par une ambiance sereine.