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«Non, on n'a pas dansé le 22 mars» : lettre ouverte de policiers musulmans à Jan Jambon

Blessés par les propos du ministre belge de l’Intérieur, qui avait déclaré que de nombreux musulmans avaient «dansé à l’occasion des attentats», un groupe de policiers a tenu à lui répondre ouvertement, rappelant son qu'ils combattent Daesh.

«Vos propos nous discréditent au regard d’une partie de la population et de notre propre hiérarchie. Non, M. le ministre, on n’a pas dansé le 22 mars, on a pleuré nos morts et nos mutilés. Nous ne réclamons pas de médailles mais pourquoi ne soulignez-vous pas le travail de vos centaines de policiers allochtones dans le combat contre Daech? Tous les jours, nous sommes confrontés aux amalgames mais malgré cela nous tenons le cap, avec la satisfaction du devoir accompli au service de notre pays. Vive la Belgique», peut-on lire dans la lettre relayée par la chaîne d’information nationale RTBF.

L’association belge Sun Cops, qui regroupe des policiers arabo-musulmans, rappelle combien il est «difficile d'être musulman au sein de police car on remet systématiquement votre loyauté en question, surtout depuis les attentats de Paris et de Bruxelles». Les policiers ajoutent : «Pourquoi ne soulignez-vous pas le travail de vos centaines de policiers allochtones dans le combat contre l’Etat islamique ? Pourquoi omettre de dire que des hommes et des femmes allochtones forment aujourd’hui l'un des premiers remparts contre le fanatisme ?»

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En avril, le ministre belge de l’Intérieur, Jan Jambon, avait déclaré au quotidien belge De Standaard qu'une partie significative de la communauté musulmane avait dansé à l'occasion des attentats, sans étayer ses dires. Dans un entretien au journal Sudpresse le 30 avril, il est revenu sur ses propos, expliquant qu’il avait mal choisi ses mots.