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Staffan de Mistura à RT : pas de plan B en Syrie, le statut des terroristes doit être clarifié

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré à RT qu’il appelait les Etats-Unis et la Russie à «défendre» le processus de paix, précisant qu’il n’y aurait «aucun plan B» pour la résolution du conflit en Syrie.

Les négociations internationales étaient un «petit miracle, mais très particulier, engendré par un haut niveau de discussion entre la Fédération de Russie et les Etats-Unis», a souligné Staffan de Mistura dans l’interview accordée en exclusivité à RT le 28 avril.

Mettant en évidence le fait que la cessation des hostilités avait été initiée par Moscou et Washington et «bénie» par le Conseil de Sécurité de l’ONU, l'envoyé spécial a déclaré que, grâce à ces efforts, on n’avait presque pas entendu de bombardements lors des 60 jours de cessez-le feu et «le nombre des victimes s’était approché de zéro». 

«J’ai envoyé un message chaleureux aux présidents russe et américain pour leur dire qu’ils étaient ceux qui avaient mis fin aux hostilités : "Vous, président Poutine, et vous, président Obama, êtes à l’origine d’une remarquable réussite –  défendez-la, soyez sûrs qu’elle ne disparaisse pas et soyez d’accord pour que cette cessation des hostilités ne perde pas sa dynamique, car [le contraire] serait dangereux"», a-t-il poursuivi.

Staffan de Mistura a également mis en garde contre l’«effet boule de neige» qui aurait été causé par l’attaque de l’hôpital d’Alep et a appelé à éviter «les réponses excessives, s’il y avait des incidents, car elles n’engendreraient que d’autres réponses excessives».

Concernant le plan B dont Washington avait beaucoup parlé, l'envoyé spécial de l'ONU a assuré qu’il n’y avait «aucun plan B réel» pour la résolution de la crise, car la seule solution était «une transition politique basée sur le communiqué de Génève, sur la résolution 2254  [le plan de paix pour la Syrie] et un processus politique».

«On ne voit pas de solution militaire à la résolution de ce conflit», a-t-il insisté.

Mais, selon lui, pour réaliser le plan indiqué, il faut «clarifier» quels groupes doivent être considérés comme les terroristes en Syrie. La semaine dernière, l’opposition principale en Syrie avait décidé de quitter la salle des négociations au moment des débats sur ce sujet précis mais cela n’avait pas empêché les négociations, a dévoilé Staffan de Mistura.

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Rappellant qu’en cinq ans de conflit, plus de quatre millions de personnes étaient devenues des réfugiés, entre 300 000 et 400 000 avaient été tuées, et plus d’un million blessées. Il a conclu sur le fait que «nous avons besoin de patience stratégique pour s’assurrer que les hostilités ne continuent pas».

Plus tôt cette semaine, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vitali Tchourkine, avait présenté à la direction du comité contre le terrorisme la demande de Moscou de sanctionner et de délégitimer deux groupes militaires en Syrie. Ahrar Al-Sham et Jaysh al-Islam sont connus pour être liées à Al-Qaïda et pour «violer» et saboter régulièrement la cessation des hostilités imposée sur le territoire syrien. 

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