C’est le ministre belge de la Justice Koen Geens qui a révélé l’information lundi devant le Parlement européen.
La «Diyanet Belgique», branche du ministère des Affaires religieuses de Turquie, a introduit un recours en annulation devant le Conseil d’Etat contre l’arrêté royal du 15 février, qui réorganise l’Exécutif des musulmans de Belgique.
Cette dernière organisation gouvernementale est chargée de définir les conditions de la pratique du culte musulman sur le territoire belge. A cet égard, elle est notamment mandatée pour contrôler la nomination des imams.
Mais le représentant belge de la Diyanet, Coskun Beyazgül, n’est pas d’accord avec le dernier texte de loi de l’organisation. «Il y a dans ce nouvel arrêté beaucoup d’ajouts qui ne devraient pas y apparaître. Il ne s’agit ici ni d’un débat politique ni d’une attaque personnelle», a-t-il expliqué au journal Le Soir.
Selon lui, trois points poseraient problème : la structure même de l’Exécutif des musulmans de Belgique, les nouvelles prérogatives accordées à l’Exécutif et le fait que l’arrêté ferait entorse au principe de non-ingérence étatique dans les affaires du culte.
L’arrêté du 15 février met en avant la nécessité d’actualiser l’organisation du culte. «A la lumière (…) des récents attentats à Paris, la lutte contre le radicalisme et la reconnaissance des mosquées notamment sont devenues des thèmes importants», peut-on lire dans le texte. Celui-ci vise notamment à allouer plus de moyens au contrôle des imams et autres religieux exerçant dans les établissements pénitentiaires.