Le rapport, qui s’intitule «La mort par sauvetage : les effets létaux des politiques de l’UE de non-assistance en mer», dénonce le fait que l’Union européenne a «créé les conditions qui conduisaient à la perte massive de vies» en Méditerranée.
Selon le co-auteur du rapport, Lorenzon Pezzani, l’agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l’UE (Frontex) «savait que la réduction des opérations de sauvetage en Méditerranée conduirait très probablement à un nombre plus élevé de victimes».
L'agenge européenne Frontex a suspendu en octobre 2014 la mission de recherche et de sauvetage Mare Nostrum, pour la remplacer en novembre 2014 par la mission Triton. Cette dernière emploie non seulement moins de navires mais vise également à dissuader les migrants de s'aventurer en mer en procédant à moins d'opérations de sauvetage.
Selon le rapport, les dirigeants européens considéraient que l’opération Mare Nostrum était un «facteur d’attraction» encourageant les réfugiés à entreprendre une traversée périlleuse en Méditerranée, puisque Mare Nostrum leur donnait la garantie d’être sauvés en cas de naufrage.
Ainsi, «les dirigeants de l’UE ont décidé en 2014, en ayant connaissance des conséquences mortelles que cela entraînerait, d’arrêter Mare Nostrum et de remplacer la mission par Triton», dénonce le rapport.
Or, pour Lorenzo Pezzani, les actions de l’Union européenne pour laisser moins de personnes accéder à son territoire son «erronées». Le co-auteur du rapport précise que le fait d'assurer «un plus haut niveau de protection et de sécurité est ce qu’une union comme l’Union européenne se doit de faire».
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Plus de 1 500 réfugiés ont trouvé la mort en tentant de traverser la Méditerranée pour se rendre en Europe dans les mois qui ont suivi les changements de politique de secours en mer décidés par l’Union européenne. Les organisations humanitaires et les Nations unies avaient cependant mis en garde l’UE que ces remaniements auraient des conséquences désastreuses.
Lorenzo Pezzani a conclu : «La fonction de l’Union européenne n’est pas de créer des conditions dangereuses pour les migrants afin qu'ils ne puissent pas atteindre [son territoire]».
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