Du 1er janvier au 31 mars, 600 civils ont péri dans le conflit afghan, ce qui représente une baisse de 13% par rapport à l'an dernier. 1 343 personnes ont été blessées, ce qui constitue une augmentation de 11%, note le bureau du représentant spécial de l'ONU en Afghanistan, Nicholas Haysom.
Néanmoins, la mission de l'ONU (Unama) s'alarme de «l'intensification des combats dans les zones habitées qui tuent et blessent des femmes et des enfants à un rythme bien plus élevé que le reste de la population». Au cours du premier trimestre de cette année, 161 enfants ont été tués et 449 autres blessés, ce qui représente une hausse de 29% par rapport à 2015, et le nombre de femmes afghanes blessées ou tuées a augmenté de 5%.
«Si les combats se poursuivent à proximité des écoles, des aires de jeux, des maisons et des hôpitaux et que les belligérants continuent à utiliser des engins explosifs, comme les mortiers et les bombes artisanales, alors le nombre épouvantable d'enfants tués ou blessés va se maintenir au même niveau», estime Danielle Bell, responsable des droits de l'homme au sein de l'Unama.
Le nord de l'Afghanistan de nouveau secoué par les attaques des talibans
Selon l'ONU, les talibans sont responsables de 60% des victimes civiles, contre 19% attribuables aux forces gouvernementales, mais ce dernier chiffre a bondi de 70% par rapport à 2015. Depuis le terme de la mission de combat de l'OTAN, fin 2014, les talibans ont étendu leur rébellion au Nord du pays, autrefois relativement stable, et le processus de paix amorcé l'été dernier est au point mort.
Le 12 avril, les talibans ont annoncé le lancement de leur «offensive de printemps». Et c'est contre Kunduz qu'ils ont lancé leur premier grand assaut le 15, une ville qu'ils avaient brièvement prise à l'automne dernier. Les civils payent un lourd tribut au conflit afghan. L'année 2015 a été la plus sanglante pour eux depuis qu'en 2009, l'ONU a commencé à compter le nombre d'Afghans tués ou blessés dans le conflit. La guerre a fait au total 11 002 victimes civiles, dont 3 545 morts, l'an dernier, selon son rapport annuel publié en février.