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Embaucher des repentis de Daesh, la nouvelle idée du coordinateur de l'UE contre le terrorisme

Le coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, a indiqué vouloir engager des djihadistes repentis pour lutter contre Daesh, dans une interview publiée dans le journal britannique The Guardian.

«Certains rapatriés n'ont pas de sang sur les mains. Ils peuvent expliquer ce qu'ils ont vécu, qu'ils pensaient rejoindre un califat dont ils avaient une opinion positive, mais qu'ils ont rencontré des personnes qui ont abusé sexuellement ou violenté d'autres personnes», a confié Gilles de Kerchove au Guardian.

Le coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme y affirme notamment que les anciens terroristes n'ayant pas commis de crimes pourraient être une source d'informations particulièrement utiles, notamment pour mieux comprendre la manière dont les jeunes se font embrigader. «S'il n'y a aucune preuve que certains d'entre eux ont été des djihadistes actifs, par exemple, ils ont traversé la frontière, ont passé une semaine au sein de l'organisation, mais se sont contentés de faire la vaisselle et ont vu des gens se faire décapiter et sont partis en se disant "J'ai fait une grosse erreur", est-il vraiment nécessaire de les mettre sur la voie qui mène à la prison ?», a argumenté le responsable européen.

«Les prisons sont de grands incubateurs de radicalisation»

Pour Gilles de Kerchove, la prison n'est pas uniquement la solution. «Les prisons sont de grands incubateurs de radicalisation. Par conséquent, si on peut éviter la prison à ceux qui n'ont pas de sang sur les mains et sont prêts à participer à un programme de réadaptation, pourquoi ne pas essayer d'autres alternatives?», a-t-il encore ajouté.

Près de 30 000 personnes originaires de 100 pays se sont rendues en Syrie et en Irak pour rejoindre l'Etat islamique et d'autres groupes extrémistes. On estime entre 20% et 30% la proportions des combattants étrangers qui sont retournés dans leur pays d'origine, créant des risques majeurs pour la sécurité. Les trois kamikazes qui ont perpétré les attentats dans l'aéroport international de Bruxelles et à la station de métro Maelbeek avaient tous fait un séjour en Syrie.

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