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Syrie : blocage de la proposition russe d'inclure les Kurdes dans les négociations

Le Conseil de sécurité de l'ONU a opposé son véto à la proposition russe d'inclure les Kurdes dans le processus des pourparlers de Genève sur la Syrie, quitte à ce que ces négociations n'incluent pas toutes les parties prenantes au conflit.

Ce veto risque de compliquer un peu plus des négociations déjà fort complexes sur la Syrie. Vitali Tchourkine, ambassadeur russe auprès des Nations unies, met ainsi en garde quant aux conséquences de ce veto, qui pourrait sérieusement porter atteinte aux efforts de paix pour la région. 

«Nous sommes préoccupés par le fait que les Kurdes, peuple faisant historiquement et intrinsèquement partie du tissu social de la Syrie, n'aient pas été conviés aux pourparlers de Genève», a déploré le diplomate russe, ajoutant que, par la même occasion, l'Occident violait l'esprit d'inclusion des discussions sur la Syrie. Le 5 avril, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, soulignait déjà l'importance cruciale des pourparlers qui débuteront le 11 avril. 

Vitali Tchourkine a par ailleurs vivement critiqué les manœuvres de l'Ukraine, membre pourtant non permanent du Conseil de sécurité, dont l'opposition à la proposition russe a eu «un impact dévastateur» sur la décision finale. 

Le président du Sénat français, Gérard Larcher, a pourtant estimé que les participants aux pourparlers de Genève devraient envisager la possibilité d'autoriser les Kurdes a prendre part au débat. 

Les Kurdes de Syrie contrôlent une zone qui s'étend sur environ 400 km, le long de la frontière entre la Syrie et la Turquie, ainsi qu'une partie au nord-ouest du pays, dans la zone d'Afrin.