«Nous avons toujours bon espoir que l'administration du président François Hollande aide la région à régler cette question dans le cadre de la légalité internationale», a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à l'occasion d'une conférence de presse commune avec son homologue français Jean-Marc Ayrault, en visite à Alger.
«Pendant 40 ans, ce sujet a constitué un point de désaccord entre la politique extérieure de l'Algérie et celle de la France», a ajouté Ramtane Lamamra, en appelant «la communauté internationale à s'acquitter de ses responsabilités historiques pour l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental». «La France trouverait un rôle à sa mesure dans le soutien de ce processus», a-t-il en outre ajouté.
Face à cet appel sans équivoque, le chef de la diplomatie française a préféré aborder superficiellement le sujet afin, sans doute, de ne pas irriter Algériens et Marocains. «C'est une question délicate, difficile, qui ne doit pas être une pierre d'achoppement dans l'amitié entre la France et l'Algérie», a déclaré à ce sujet Jean-Marc Ayrault.
Le Maroc ne croit pas au «malentendu» de Ban Ki-moon
Pendant ce temps, le Maroc a rejeté mardi 30 mars, les propos du porte-parole du secrétaire général de l'ONU, qui a évoqué lundi un «malentendu» à propos de la vive querelle entre Ban Ki-moon et Rabat sur le Sahara occidental. Le responsable onusien a fortement irrité les autorités marocaines en utilisant le terme d'«occupation» de cette ex-colonie espagnole que le Maroc a annexé en 1975 et considère comme partie intégrante du royaume. Lundi, le porte-parole de Ban Ki-moon, Stéphane Dujarric, a assuré que «l'utilisation de ce terme n'était pas préméditée ni délibérée», ajoutant : «Nous regrettons les malentendus et les conséquences que cette expression personnelle de sollicitude a provoqués.»
Les «propos» et «actes inadmissibles» du secrétaire général de l'ONU, «d'une gravité sans précédent», ne sont «ni justifiables ni effaçables», a toutefois affirmé mardi un porte-parole du ministère marocain des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle MAP. «La situation ne peut se réduire à un simple malentendu», a-t-il ajouté, réitérant toutefois la «disposition» du Maroc «à s'engager dans un dialogue responsable, global et constructif». Ban Ki-moon, interrogé mardi lors d'une conférence de presse à Tunis, s'est de son côté refusé à toute nouvelle déclaration.
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