Quelques 158 frappes aériennes ont été menées par les forces syriennes et russes contre des cibles terroristes dans la ville syrienne, dont le site archéologique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Plus d’une centaine de djihadistes ont ainsi péri dans les bombardements, a rapporté le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Sur les «40 sorties aériennes», «quatre tanks, trois pièces d’artillerie, quatre dépôts de munitions et cinq véhicules ont été détruits», a fait savoir le ministère russe.
L’armée syrienne et les milices qui lui sont loyales continuent d'avancer dans la reprise de la ville contrôlée par Daesh. Alors que les combats se poursuivent, plusieurs quartiers ont été reconquis et les forces gouvernementales se rapprochent de l’aéroport, dans la partie orientale de Palmyre.
Le 23 mars, les soldats syriens ont repris la citadelle médiévale de la ville, point culminant et hautement stratégique. Le lendemain, c’était au tour de la colline de Syriatel non loin de là, d’être arrachée aux terroristes.
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Palmyre, une bataille stratégique de haute importance
Kamal Alam, membre du Royal United Service Institute, qui conseille l’armée britannique dans le dossier syrien, a ainsi expliqué à RT que la bataille pour Palmyre était «très importante» et possédait une portée «stratégique et symbolique» non négligeable.
En effet, la ville se trouve «au milieu [du pays] et connecte [les régions] centrales et [celles] de l’est». Selon l’expert, la libération de Palmyre permettrait à l’armée régulière de contrôler «la plus grande voie de passage vers l’est de la Syrie ainsi que Raqqa», la capitale autoproclamée du califat de Daesh.
Anciennement réputée pour abriter des monuments antiques parmi les mieux préservés au monde, Palmyre a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Après en avoir pris le contrôle, les djihadistes y ont fait exploser le Temple de Bel ainsi que l’Arc de Triomphe, deux trésors culturels inestimables, et ils ont utilisé l’amphithéâtre, datant de l’époque romaine, pour y filmer d’atroces exécutions publiques.
La Syrie annonce qu’elle restaurera Palmyre
Le chef syrien des antiquités, Mamoun Abdelkarim, a assuré le 26 mars à l’agence de presse Reuters que les monuments de l’époque romaine de la ville seraient restaurés dès qu’elle aura été reconquise afin d’envoyer «un message aux terroristes».
Malgré les dégâts, Mamoun Abdelkarim a déclaré que les images de Palmyre qu’il avait vues ces derniers jours étaient relativement rassurantes et que de nombreuses structures tenaient encore debout, comme l’amphithéâtre, les murs entourant le Temple de Bel ou encore les colonnes.
S’il a toutefois reconnu qu’il était impossible d’évaluer l’étendue réelle des dégâts sans envoyer une équipe de spécialistes sur place, il a fait une promesse : «Nous reconstruirons [les monuments antiques] avec les pierres qui restent et avec les colonnes qui restent […] Nous ramènerons la vie à Palmyre».
Le 14 mars, la Russie avait annoncé qu’elle retirait la majorité de ses forces de Syrie après cinq mois d’opérations. Dans la foulée, le ministre adjoint de la Défense, Nikolay Pankov, avait précisé que le contingent aérien russe restant sur place avait toujours pour mission de frapper les cibles terroristes, rappelant qu’il était «trop tôt pour parler de victoire sur le terrorisme».