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Yémen : une marée humaine contre le premier anniversaire de la guerre civile (PHOTOS, VIDEOS)

Le 26 mars, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé sous les bombes à Sanaa, réclamant la fin de la guerre civile et des frappes de la coalition saoudienne, qui ont tué des milliers de personnes dont de nombreux civils.

Selon les agences de presse, ils étaient des dizaines de milliers ; selon les réseaux sociaux, des millions. Quoiqu’il en soit, d’immenses vagues de manifestants ont déferlé dans les rues de la capitale yéménite pour dire non à la guerre qui gangrène le pays depuis maintenant un an.

«La fin du siège !» pouvait-on entendre dans l’immense rassemblement où certains appelaient, sous le bruit des avions de la coalition, à «combattre l’agression saoudienne et ses agents jusqu’au dernier homme».

Un an depuis le début des bombardements saoudiens

En mars dernier, l’Arabie saoudite formait, avec d’autres pays arabes comme l’Egypte, le Maroc ou la Jordanie, une coalition aérienne soutenue logistiquement par les Etats-Unis, qui lui fournissent notamment des munitions et du carburant.

Le but ? Voler au secours du gouvernement sunnite d’Abed Rabbo Mansour Hadi, en proie à la rébellion des chiites Houthis et de forces restées loyales à l’ancien président yéménite, Ali Abdullah Saleh.

En effet, l’actuel gouvernement, soutenu par Washington, s’est réfugié dans la ville d’Aden, au sud du pays, après que les rebelles Houthis se sont emparés de la capitale Sanaa à l’automne 2014.

Mais au milieu de ce chaos, une lueur d’espoir a récemment surgi : les belligérants ont accepté un cessez-le-feu, sous l’égide de l’ONU, qui devrait débuter le 10 avril. Des négociations devraient même être entamées au Koweït le 18.

Aller plus loin : Yémen : les rebelles houthis et la coalition arabe mèneraient des pourparlers sur la fin du conflit

Toutefois, de nombreux Yéménis descendus dans la rue ce 26 mars se montrent sceptiques. En effet, les précédentes tentatives de négociations se sont rapidement avérées infructueuses, chaque partie rejetant la faute sur l’autre.

L’ancien président Ali Abdullah Saleh, figure de la rébellion, a toutefois assuré lors d’un discours tenu devant les manifestants, qu’il était prêt à discuter avec les Saoudiens afin de mettre un terme au conflit et ce, même s’il a condamné l’intervention de la coalition arabe.

Un pays en lambeaux

Dévasté par la crise, qui s’est muée en véritable guerre civile dès la campagne de bombardements lancée en mars 2015, le pays fait aujourd’hui face au chaos le plus total.

La coalition dirigée par Riyad est régulièrement critiquée par l’ONU, qui a récemment qualifié son action de «carnage», accusant l’Arabie saoudite de tuer «deux fois plus de civils» que les autres forces combattantes au Yémen.

Après avoir frappé des marchés populaires, des hôpitaux ou encore des écoles, les bombardements saoudiens sont également dénoncés par des associations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International.

En savoir plus : Crimes de guerre et transferts d'armes, le rapport d'Amnesty qui accuse la coalition arabe au Yémen

En plus de la guerre, le pays doit également faire face à un autre aspect inquiétant : la montée en puissance de groupes terroristes comme Daesh ou Al Qaïda.

Al Qaïda dans la péninsule arabique s’est en effet emparé, depuis le début de la guerre, de larges portions de territoire au sud et à l’est du pays.

Quant au groupe Daesh, trois de ses kamikazes ont attaqué un checkpoint à Aden pas plus tard que le 25 mars, tuant 26 personnes.