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Indésirable, le journal allemand Der Spiegel forcé de rappeler son correspondant de Turquie

Les autorités turques ont refusé de prolonger l'accréditation d'un journaliste allemand, coupable d’avoir critiqué le gouvernement. Le sort d'autres journalistes de médias allemands est également sur la sellette.

D’après le journal allemand Der Spiegel, la direction a dû transférer à Vienne son correspondant Hasnain Kazim, en poste à Istanbul depuis 2013. Cette décision a été prise car le bureau de Presse du premier ministre turc a refusé de prolonger son accréditation.

«Dans plusieurs articles, il a parlé avec honnêteté et un certain degré de critique, des défauts et des erreurs des autorités, comme tout bon journaliste devrait le faire. Suite à cette mesure prise par les responsables turcs, on ne peut tirer qu’une seule conclusion, qu’ils ne veulent plus voir notre correspondant à cause de ce qu’il écrit», a déclaré le rédacteur en chef du journal, Florian Harms. Selon lui, il s’agit d’une violation flagrante de la liberté de la presse.

Au final, huit autres journalistes allemands n’auraient pas obtenu le renouvèlement de leur accréditation en Turquie et pourraient être également obligés de quitter le pays, a appris l’AFP d’une source diplomatique. D’après cette source, cette question aurait été évoquée lors d’une conversation entre Angela Merkel et le premier ministre turc Ahmet Davutoglu.

Cette information a été revelée quelque joura après la détention de Chris Stephenson, professeur britannique, pour «propagande terrorisme». Selon les autoritéa turques, il distribuait des prospectus, invitant à célébrer le Nouvel an kurde, Norouz. 

Depuis plusieurs mois, les médias d'opposition turcs font l'objet d'une répression sans précédent. La semaine dernière, sur des allégations de «diffusion de propagande terroriste», les émissions de la chaîne IMC TV ont été stoppées en plein milieu de l’interview de journalistes du quotidien national Cumhuriyet, actuellement en attente de leur procès.