Un balayage de la zone industrielle de la ville de Ramadi dans le centre de l'Irak, encore controlée il y a peu par l'Etat islamique, a permis aux miliciens irakiens de trouver des preuves que Daesh utilise bel et bien des armes chimiques.
Les agents du corps de volontaires ont découvert deux entrepôts avec des stocks de boîtes en plastique contenant du vinyltrichlorosilane (désigné comme «Corrosif» UN 1305), un produit chimique caustique capable de provoquer des blessures graves.
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L'inhalation de vinyltrichlorosilane provoque une irritation des muqueuses et en cas de contact avec le corps, de graves brûlures des yeux et de la peau. L'ingestion peut entraîner de graves brûlures à la bouche et à l'estomac. Le produit chimique réagit encore plus violemment lorsqu'il est en contact avec l'humidité (eau, vapeur d'eau ...), générant des fumées d'acide chlorhydrique hautement inflammables. S'il est brûlé, le vinyltrichlorosilane peut former des gaz de chlore et de phosgène toxiques.
«Ce produit chimique est utilisé par Daesh. Ils le chargent dans leurs obus de mortier et leurs roquettes pour attaquer civils et miliciens. Même sans contact direct, une simple pulvérisation provoque la suffocation», a expliqué un officier de la milice irakienne à l'antenne arabe de l'agence Sputnik qui a obtenu des images exclusives de la découverte.
La vidéo montre que, à l'arrivée de la milice au dépôt chimique, certains des bidons étaient vides, vraisemblablement déjà utilisés par les djihadistes.
Une source au sein des services de sécurité de l'Irak a déclaré que l'un des dépôts de produits chimiques dangereux avait déjà été évacué vers un lieu sûr par la 16e Division de l'armée irakienne. La source a noté que l'accès à l'entrepôt était piégé avec des explosifs et a dû être déminé.
L'État islamique a déjà utilisé le vinyltrichlorosilane contre les milices kurdes et les civils yézidis. Le 11 février dernier, à la suite de bombardements de daesh dans la banlieue de la ville de Sinjar, dans le Kurdistan irakien, 23 personnes auraient reçu des brûlures chimiques de vinyltrichlorosilane à la peau et aux voies respiratoires. Les personnes touchées ont été traitées dans un hôpital de Dohouk.
Plus tôt en février, le directeur de la CIA John Brennan avait admis que l'Etat islamique avait utilisé des munitions chimiques et qu'il pouvait y avoir accès. «Il y a des rapports qui prouvent que Daesh a accès à des munitions contenant des produits chimiques» avait-il déclaré.