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EN CONTINU : Moscou estime que le cessez-le-feu en Syrie est généralement respecté

Alors qu'un centre de conciliation des parties belligérantes a été créé en Syrie sur une base militaire russe, certains groupes de rebelles refusent de respecter l'accord russo-américain de cessez-le-feu excluant le Front al-Nosra.

Dimanche 28 février

«Au cours des dernières 24 heures, neuf cas de violation du cessez-le-feu ont été recensés, notamment dans l’agglomération de Kbana dans la province de Lattaquié où des coups de feu ont été entendus, près de 100 combattants ont en outre violé la frontière syrienne depuis le territoire turque et … ont se sont emparés de la partie Nord de la ville de Tall Abyad», a déclaré le général Sergueï Kouralenko, chef du centre russe de réconciliation en Syrie.

Dans le même temps, le général a ajouté que le cessez-le-feu en Syrie était, de manière générale, respecté.

Samedi 27 février

Le ministère russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry ont «salué» l'entrée en vigueur vendredi à minuit d'une trêve en Syrie lors d'un entretien téléphonique, a annoncé samedi le ministère russe.

«Les chefs de la diplomatie ont salué l'entrée en vigueur du cessez-le-feu en Syrie», a déclaré le ministère dans un communiqué. «Ils se sont aussi penchés sur les perspectives de reprise du processus de négociations pour la paix entre Syriens dans le cadre du Groupe international de soutien à la Syrie.»

Les militaires russes basés au centre de réconciliation de la base aérienne de Khmeimim ont constaté que des terroristes ont tiré contre des quartiers d’habitation de Damas, a fait savoir le responsable du centre Sergueï Kouralenko.

Le tir de plus de 20 obus a été constaté par l’armée russe pendant une durée de cinq heures ce samedi, a précisé le porte-parole.

Une source au sein de l’armée gouvernementale a annoncé à Reuters que les troupes de Damas n’ont pas commis de violations du régime du cessez-le-feu qui est entré en vigueur ce samedi à minuit.

Auparavant, des représentants des groupes de l’opposition, dont l’identité n’a pas été précisée, ont affirmé que les forces de Damas aurait usé de la force contre eux.

Les forces de Daesh (Etat islamique) ont lancé ce samedi une attaque sur la ville de Tell Abyad, près de la frontière turque, de même qu'à Suluk, une ville à proximité, ont annoncé les combattants des milices populaires des Kurdes syriens cités par Reuters.

Les combattants kurdes ont indiqué à l'agence qu'ils ont cependant pu repousser cette attaque et encercler les terroristes, qui ont ensuite «été éliminés», selon le porte-parole du parti kurde en Syrie YPG Redur Xelil.

Le responsable a également indiqué que certains combattants de Daesh sont arrivés depuis la frontière turque, en réitérant les accusations de soutien accordé aux terroristes par ce pays, systématiquement démenties par Ankara.

Dans le même temps, une équipe de journalistes de la chaîne russe REN TV s'est retrouvée bloquée dans la ville de Kobané, à quelque 70 km de Tell Abyad, en raison d'une attaque de Daesh sur «une ville voisine».

Le ministère russe de la Défense a annoncé avoir suspendu dès 00h00 ce samedi les activités de son aviation dans la «zone verte» en Syrie à laquelle s'applique l'accord sur le cessez-le-feu.

La Russie a transmis aux Etats-Unis la liste des groupes armés aux effectifs totaux de 6 111 personnes et de 74 villes et villages qui ont rejoint le cessez-le-feu et doivent être exclus des frappes, a rapporté Sergueï Roudskoï. Moscou a reçu elle aussi un plan analogue de la part de Washington, a ajouté le responsable.

Les combats ont été suspendus dans 34 localités à travers le territoire syrien, a encore déclaré le représentant du ministère de la Défense Sergueï Roudskoï samedi devant les journalistes.

«Nous avons fait le premier pas vers la cessation complète des hostilités en Syrie», s'est félicité le porte-parole.

«L’aide humanitaire a été acheminé vers les zones où ont cessé les combats», a enfin annoncé le militaire, en précisant que 2,5 tonnes d’aide ont été livrés dans ces régions ces deux derniers jours. Au total, les avions des forces aériennes russes ont livré quelque 534 tonnes d'aide en Syrie depuis décembre 2015.

Vendredi 26 février

Le chef du Front Al-Nosra appelle les rebelles à rejeter l'idée d'une trêve. Cependant, le cessez-le-feu voulu par Moscou et Washington ne concernera pas le front Al-Nosra et Daesh.

Le président russe Vladimir Poutine a promis vendredi de poursuivre sa «lutte implacable» contre l'Etat islamique, le Front Al-Nosra et les autres «organisations terroristes», à quelques heures de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre régime et groupes rebelles.

«Je souhaite préciser une fois de plus que les groupes EI, le Front Al-Nosra et les autres organisations terroristes reconnues comme telles par le Conseil de sécurité de l'ONU ne sont pas concernés (par le cessez-le-feu). La lutte implacable contre eux sera, bien entendu, poursuivie», a-t-il déclaré lors d'une réunion avec les services de renseignement russes (FSB). «J'ai l'espoir que nos partenaires américains partent de ce principe également.»

Près de 100 factions rebelles ont accepté de respecter l'accord russo-américain de cessez-le-feu en Syrie, a annoncé vendredi le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l'opposition et de la rébellion, à quelques heures de l'entrée en vigueur de la trêve.

«Les factions de l'Armée syrienne libre (ASL) et de l'opposition armée sont d'accord pour respecter la trêve qui durera deux semaines (...)», a indiqué le HCN dans un communiqué parvenu à l'AFP, en parlant de «97 factions rebelles».

Le président russe Vladimir Poutine a estimé vendredi qu'un règlement pacifique du conflit syrien serait «difficile» mais qu'il n'existait pas d'autre solution, à la veille de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre régime et opposition.

«Nous comprenons et réalisons parfaitement que ce sera un processus difficile et peut-être même contradictoire, mais il n'existe pas d'autre voie que d'aller vers un règlement pacifique» du conflit, a déclaré M. Poutine devant les responsables des services de renseignement russes, selon des propos retransmis à télévision.

Jeudi 25 février

Malgré les intentions affichées par les Etats-Unis de passer au plan B, la Maison blanche a déclaré se féliciter de l’engagement pris par le président russe Vladimir Poutine concernant le cessez-le-feu en Syrie.

«D’ici un mois ou plus tôt, les Etats-Unis définiront le sérieux des intentions des parties prenantes au règlement du conflit syrien et la nécessité de passer au plan B», a déclaré le secrétaire d’Etat américain John Kerry.

Les forces kurdes de Syrie ont annoncé samedi qu'ils respecteront l'accord de trêve qui doit entrer en vigueur ce weekend, tout en se réservant le droit de  «riposter» en cas d'attaque, selon un communiqué.

«Nous, les Unités de protection de peuple kurde (YPG), accordons une grande importance au processus de cessation des hostilités annoncé par les Etats-Unis et la Russie et nous nous le respecterons, en nous réservant le droit de riposter à l'agresseur (...) si nous sommes attaqués», affirme un communiqué publié samedi par le porte-parole des YPG Redur Xelil sur sa page Facebook.

La Turquie accuse les kurdes de vouloir partager la Syrie, ajoutant que l'intégrité territoriale du pays devait être préservée. «Le but du PYD (milice kurde syrienne) et du YPG est clair», explique-t-il sur la chaine de télévision Anadolu. «Tout comme Daesh, ils veulent diviser la Syrie pour former leur entité propre». 

Le premier ministre turc Ahmet Davutoglu a affirmé que le cessez-le-feu sur la Syrie ne s'appliquerait pas si la sécurité de la Turquie était en jeu. 

Il a précisé que son pays prendrait s'il le fallait, les mesures nécessaires contre les kurdes syriens (YPG) et l'Etat islamique. «Ankara est la seule à même de décider dès que la sécurité de la Turquie est engagée» menace-t-il. 

«Moscou travaille avec Damas afin d’assurer le respect du cessez-le-feu et attend que les Etats-Unis fassent la même chose avec leurs alliés», a déclaré ce vendredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov. Le responsable a par ailleurs annoncé que Moscou souhaiterait fixer les accords sur la Syrie avec Washington dans le cadre du Conseil de sécurité de l’ONU.

Toutes les parties belligérantes doivent confirmer leur respect du régime de cessez-le-feu avant midi 26 février, a ensuite déclaré Mikhaïl Bogdanov.

Damas soutient inconditionnellement la stratégie de Moscou visant le règlement politique de la crise en Syrie, a déclaré l’ambassadeur syrien en Russie Riyad Haddad.

«Nous sommes en accord parfait avec nos amis russes concernant la question du règlement politique en Syrie», a annoncé le diplomate.

Mercredi 24 février

Les principales formations de l'opposition syrienne ont déclaré être d'accord pour une «trêve provisoire de deux semaines», a informé l'AFP. 

«Le Haut comité des négociations (HCN) considère qu'une trêve provisoire de deux semaines serait l'occasion de vérifier le sérieux de l'engagement de l'autre partie (le régime, NDLR)», indique un communiqué de presse. Ce texte a été publié à l'issue d'une réunion à Ryad du HCN regroupant les principaux groupes syriens de l'opposition politique et armée.

L'accord sur la trêve donne de l'espoir pour la paix en Syrie, estime le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni.

«La proposition de la Russie et des Etats-Unis sur la Syrie est une étape qui donne de l'espoir», a-t-il souligné ce mercredi, en répondant aux questions des parlementaires italiens. Il a également indiqué que l'accord était en gestation depuis «la longue conférence de Munich», informe l'agence RIA.

Cependant, il a prévenu qu'il fallait tout faire pour que «les parties concernées ne posent pas de conditions préalables de cessez-le-feu». Sinon, a-t-il poursuivi, «il existe le risque que cet important accord ne nous fasse pas avancer» dans la résolution de la crise.

Bagdad approuve le plan russo-américain sur la Syrie permettant de faire revenir la paix dans le pays, a déclaré le Ministère des Affaires étrangères irakien.

«Nous croyons que l'accord de cessez-le-feu en Syrie est un pas important vers la résolution pacifique du conflit syrien. Il reflète la volonté de la communauté internationale de combattre les groupes terroristes», a expliqué le porte-parole du ministère Ahmed Jamal à l'agence russe Sputnik.

Depuis deux jours, les frappes aériennes de la Russie en Syrie sont devenues moins intensives, a fait savoir le ministère de la Défense russe à l'agence RIA.

Les forces russes continuent à prendre pour cible les positions des organisations terroristes, exclues de l'accord de cessez-le-feu, a précisé le porte-parole du Ministère Igor Konachenkov.

Les présidents russe et iranien ont eu mercredi un entretien téléphonique lors duquel ils ont échangé sur la situation en Syrie.

Selon un communiqué de presse, Vladimir Poutine et Hassan Rohani ont discuté «des initiatives et des propositions incluses dans la déclaration conjointe de la Russie et des Etats-Unis de cessez-le-feu en Syrie». Les présidents ont souligné qu'il fallait poursuivre la coopération afin de résoudre le conflit syrien et combattre les organisations terroristes telles que Daesh et le Front Al-Nosra.

Le président turc a annoncé soutenir le cessez-le-feu en Syrie, tout en se montrant du «ton hésitant» adopté à l’encontre de l’opposition syrienne.

L'Arabie Saoudite a annoncé être prête à coopérer avec la Russie dans la mise en place de l'accord de cessez-le-feu en Syrie.

Lors d'une convérsation téléphonique, le président russe Vladimir Poutine a expliqué le contenu du projet de trêve en Syrie au roi saoudien Salmane ben Abdelaziz Al Saoud.
«Le roi d'Arabie Saoudite a salué les accords et a expimé sa volonté de coopérer avec la Russie dans leur mise en oeuvre», a informé le service de presse du Kremlin.

L'opposition syrienne doit encore décider de sa collaboration au projet russo-américain visant à mettre un terme aux combats en Syrie et prévu pour samedi, a indiqué le négociateur en chef de l'opposition syrienne Mohamed Allouch.

Le représentant du ministère des Affaires étrangères syrien a à son tour noté que Damas qualifierait tous ceux qui refuseraient d'accepter le cessez-le-feu en Syrie de «groupes terroristes».

Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, la coopération entre Washington et Moscou dans le règlement de la crise syrienne aide à améliorer la compréhension et la confiance mutuelle entre les deux pays.

Le représentant russe a aussi souligné que la Russie et les Etats-Unis joueraient de leur influence sur les groupes impliqués dans le conflit pour son règlement. «Aujourd’hui, le travail est un cours. Vous pouvez voir que  nous entretenons des contacts intenses puisque les deux pays vont désormais influer sur les différents acteurs du conflit.»

Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu avec son homologue syrien Bachar el-Assad, qui, de son côté a confirmé être prêt à assister à la mise en place de la trêve, a annoncé le service de presse du Kremlin.

Les deux présidents ont aussi souligné, lors de la conversation, l’importance de persévérer dans la lutte sans compromis contre Daesh, le Front al-Nosra et les autres groupes terroristes.

L'Irak a annoncé son soutien au projet de cessez-le-feu en Syrie.

«La réalisation pratique» de l’accord entre Moscou et Washington sur la Syrie a commencé, a fait savoir aux journalistes une source du ministère russe des Affaires étrangères.

Tous les efforts doivent être déployés pour la réalisation du plan «A» sur la Syrie, qui a été approuvé et signé, a indiqué la source, ajoutant que Moscou n’était pas au courant d'un plan «B» qu'auraient les Etats-Unis.

Washington espère que les groupes de l'opposition syrienne accepteront l'accord de cessez-le-feu, rapporte l'agence RIA.

«Nous appelons à ce que le maximum de groupes de l'opposition armée soutiennent et soient prêts à respecter cessez-le-feu», a déclaré John Kirby, le porte-parole du Département d’Etat américain.

«Nous considérons que cela représente une opportunité importante pour mettre un terme aux violences, faciliter la livraison d'aide humanitaire et créer un espace nécessaire à la poursuite du processus politique», a-t-il souligné.

Mardi 23 février

Quelques groupes faisant partie de l'Armée syrienne libre ont refusé d'accepter la trêve, proposée par Moscou et Washington, car elle exclut le Front Al-Nosra, a rapporté la chaîne télévisée basée au Liban Al Mayadeen.

«Il n'y aura aucune trêve sans le Front Al-Nosra», a dit un commandant d'un grand groupe militaire appartenant à l'Armée syrienne libre.

Un centre de concilliation a été créé sur une base militaire russe

Le centre a été créé pour contrôler la réalisation du plan établi par Moscou et Washington, a annoncé le porte-parole du ministère de la Défense russe Igor Konachenkov. Il est déployé sur la base aérienne de Hmeimim utilisée par la Russie pour mener son opération anti-terroriste en Syrie.

Parmi les objectifs principaux du centre il a indiqué «l’assistance aux négociations entre les représentants des autorités syriennes et de l'opposition», ainsi que l'assistance pour établir des accords concernant le régime de cessez-le-feu et la livraison de l'aide humanitaire.

Pour les représentants des groupes militaires désirant participer au régime de cessez-le-feu, une ligne téléphonique spécialisée est ouverte 24 heures sur 24, a ajouté Igor Konachenkov.

Lire aussi: Cessez-le-feu en Syrie : tout ce qu'il faut savoir sur le plan russo-américain

L'accord russo-américain prévoit le cessez-le-feu à partir de minuit, heure de Damas, le samedi 27 février (vendredi à 22h00 GMT). Ceux qui souscrivent à l'accord doivent déclarer au Kremlin ou à la Maison Blanche qu'ils renonceront aux hostilités dans un délai de 12 heures avant que le cessez-le-feu n’entre en vigueur. 

Ce plan exclut l'EI, Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) mais aussi des organisations classées terroristes par le Conseil de sécurité de l'ONU et non identifiées dans le texte.

Damas a déjà annoncé qu'il acceptait la proposition sur la cessation des hostilités en Syrie mais qu'il continuerait à combattre les groupes terroristes, exclus de l'accord.

Aller plus loin: Syrie : Bachar el-Assad accepte l'accord de cessez-le-feu