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Varoufakis fustige «l'échec» de l'UE dans la crise des réfugiés au lancement de son parti

L'ancien ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a lancé le 9 février son mouvement paneuropéen à Berlin pour lutter contre la «désintégration» qui menace l'Union européenne, près de sept mois après avoir démissionné.

Sept mois après avoir démissionné avec fracas du gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras, l'économiste anti-austérité a présenté son mouvement intitulé DIEM 25, pour Democracy in Europe - Movement - 2025, un mouvement paneuropéen qui veut agir pour plus de démocratie et de transparence dans l'Union européenne. Il s'est exprimé lors d'une conférence de presse sur la scène théâtrale de Volksbühne.

«La désintégration de l'Union européenne»

Face à la crise des réfugiés que seule Angela Merkel a géré de «manière sensible et humaniste», il a critiqué les dirigeants européens, rapporte l'AFP. La solution pour gérer l'arrivée sur le Vieux Continent de centaines de milliers de personnes jetées sur les routes de l'exode par les guerres et la misère «n'est pas de construire des murs» ou des «camps de concentration», selon M. Varoufakis.

«La désintégration de l'Union européenne va susciter un effondrement qui va ressembler de manière terrible à ce qui s'est passé dans les années 30» avec l'arrivée des nazis au pouvoir, a-t-il averti.

Le mouvement de M. Varoufakis a aussi pour objectif d'en finir avec «un processus de décision politique opaque» dont «l'objectif est d'empêcher les Européens d'exercer un contrôle démocratique sur leur argent, leur finance, leurs conditions de travail et l'environnement», d'après son manifeste fondateur. «Ouvert à tous les démocrates libéraux, sociaux, radicaux, verts» en Europe, DIEM 25 a pour le moment bénéficié d'un soutien modéré de la gauche européenne. L'ancien ministre français Arnaud Montebourg, pourtant annoncé par M. Varoufakis, n'a finalement pas fait le déplacement à Berlin. Deux élus européens du parti espagnol de gauche radicale Podemos avaient, eux, fait le déplacement.

Un parti concurrent du «Plan B» de Jean-Luc Mélenchon

Sa plate-forme prône la mise sur pied d'une «assemblée constituante» pour, d'ici 2025, rédiger une «Constitution démocratique qui viendra remplacer tous les traités européens actuels». Dans un souci de transparence, elle réclame aussi la publication ou la retransmission de toutes les réunions des dirigeants européens et de la Banque centrale européenne (BCE).

Les initiatives des mouvements européens de gauche pour sauver l'Europe de la crise se multiplient. Le samedi 23 janvier, le forum international «Pour un plan B en Europe» avait réuni autour du fondateur du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon à Paris, l'ancien ministre des Finances allemand Oskar Lafontaine, l'ancienne présidente du Parlement grec Zoe Konstantopoulo et l'ancien ministre des Finances italien Stephano Fassina notamment. Yanis Varoufakis y était attendu mais son absence avait été remarquée.