«Au nom de l’Eglise, nous disons que nous avons besoin d’une réduction du nombre des réfugiés», a noté le cardinal Reinhard Marx, président de l'épiscopat allemand lors d’une interview au quotidien Passauer Neue Presse.
La question de savoir comment répondre à cette crise migratoire, a-t-il affirmé, ne doit pas être uniquement une affaire de «charité, mais aussi de raison». Dans le même temps, Marx a exprimé son inquiétude concernant la montée de la xénophobie en Allemagne alors que règne la pire crise de réfugiés que l’Europe a connue depuis la Seconde Guerre mondiale.
Exemple récent de la tension qui règne dans le pays : le parti allemand eurosceptique de droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) a proposé la semaine dernière que la police menace «si nécessaire» de tirer sur les migrants cherchant à entrer dans le pays.
La police frontalière «doit être capable si nécessaire de recourir aux armes, comme prévu par la loi», a annoncé la chef du parti Frauke Petry.
Le cardinal a qualifié ce type de discours d’«inacceptable», ajoutant que «malheureusement il y a toujours eu un certain potentiel pour l’extrémisme de droite et le racisme en Allemagne».
Après avoir souligné que «l’idéologie avait évidemment été encore consolidée», Reinhard Marx a déploré que le dénigrement des étrangers a atteint les «classes supérieures».
Le groupe anti-islam Pegida, qui a été formé en Allemagne courant 2014 et s’est depuis propagé en France et dans d’autres pays de l’UE, a appelé samedi ses partisans à la tenue d’une marche anti-migrants sous la bannière «la forteresse Europe».
L’Allemagne fait aujourd’hui face à 1,1 million de demandeurs d'asile arrivés en 2015, selon l'Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) Ce chiffre constitue un record puisque l'année dernière, environ cinq fois plus de demandes ont été enregistrées par rapport à 2014.