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Le ministre-président de Bavière compte se rendre à Moscou comme prévu malgré les critiques

Horst Seehofer a défendu dimanche son déplacement en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine, en dépit d'avertissements selon lesquels cela pourrait saper la politique migratoire de la chancelière allemande Angela Merkel.

Horst Seehofer, allié de Merkel qui ne cache pas ses critiques envers elle pour avoir permis d’entrer en Allemagne un grand nombre de migrants du Moyen-Orient et d’ailleurs, a noté que son périple démarrant jeudi a été convenu avec la chancelière et le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier.

«Nous avons préparé ce voyage avec attention et nous ne poursuivons aucune politique étrangère menée en parallèle», a expliqué Horst Seehofer à la chaîne de télévision ZDF, ajoutant que la visite était premièrement motivée par de bonnes relations, notamment dans le commerce entre sa région, la plus riche d’Allemagne, et la Russie.

La critique éclate le spectre politique

Cependant, sa décision a fait l'objet de critiques de la part d'hommes politiques allemands. Ainsi, selon le porte-parole du groupe CDU/CSU au Bundestag, Roderich Kiesewetter s’est positionné contre la chancelière dans le débat sur les réfugiés.

«J’espère vraiment qu’il ne fera pas ce voyage. Si Seehofer y va, il doit prévenir les Russes qu’ils doivent arrêter la falsification de l’information et le financement secret des réseaux de droites radicales», a-t-il expliqué au journal Welt am Sonntag.

Niels Annen, député du parti social-démocrate, partenaire mineur de coalition d’Angela Merkel, a été du même avis. «La politique étrangère est faite à Berlin, pas à Munich», a-t-il déclaré en faisant référence à la capitale de la région bavaroise.

Pour Juergen Tritti du parti Les Verts, il a estimé que Seehofer rencontrera un «esprit analogue» lorsqu’il rendra visite Poutine. «L’un organise la résistance parmi les conservateurs de la politique humanitaire des réfugiés alors que l’autre utilise son réseau de propagande pour mobiliser des centaines de germano-russes pour tenir des manifestations hostiles à l’extérieur des maisons allemandes de réfugiés», a-t-il conclu.

Les relations germano-russes sont devenues plus tendues depuis l’affaire du viol de la fillette russophone Lisa. L’incident a provoqué une polémique la semaine dernière quand le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a indiqué que l’information sur le viol avait été dissimulée pendant longtemps, prétendant que les autorités allemandes voulaient balayer ces problèmes sous le tapis.

Après quoi, son homologue Frank-Walter Steinmeier est allé jusqu’à accuser Sergueï Lavrov d'ingérence dans les affaires intérieures de l'Allemagne et a demandé de ne pas exploiter l’incident à des fins de propagande politique ou pour influencer un débat sur l’immigration, politiquement sensible en Allemagne.