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Pour Angela Merkel, les réfugiés devront désormais rentrer chez eux une fois la guerre finie

La chancelière allemande a tenté samedi d'apaiser les critiques virulentes envers sa politique de porte ouverte aux réfugiés, déclarant que les demandeurs d'asile syriens et irakiens devront rentrer dans leur pays à la fin des conflits.

Malgré son isolement politique de plus en plus marqué, Angela Merkel a résisté à la pression des conservateurs qui veulent stopper l'afflux de réfugiés et fermer les frontières, tandis qu'un nombre record de 1,1 million de migrants sont arrivés en Allemagne en 2015. 

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Mais les préoccupations croissantes quant à la capacité du pays à faire face à cet afflux et les inquiétudes au sujet de la criminalité et de la sécurité après les agressions contre des femmes dans plusieurs villes allemandes font chuter le soutien à son parti de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et à celui de son antenne, le parti bavarois de l'Union chrétienne-sociale (CSU).

Ainsi, Angela Merkel a déclaré que, malgré les efforts visant à intégrer les réfugiés et les aider, il est important de souligner qu'ils avaient reçu l'autorisation de séjourner en Allemagne seulement pour une période de temps limitée.

«Nous nous devons de rappeler aux gens que leur statut de réfugiés leur octroie un droit de résidence temporaire en Allemagne et qu'une fois que la paix en Syrie et en Irak sera revenue, ils devront retourner dans leur pays d'origine», a-t-elle déclaré lors d'une réunion des membres de la CDU dans le Land du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (Nord-Est).

La chancelière a appuyé ses dires par l'argument selon lequel 70% des réfugiés qui ont fui vers l'Allemagne durant la guerre en ex-Yougoslavie dans les années 1990, avaient été renvoyés dans leur pays d'origine.

Ces déclarations interviennent après que le chef de la CSU Horst Seehofer a menacé de poursuivre le gouvernement devant les tribunaux si sa demande d'endiguer le flux des demandeurs d'asile n'était pas entendue.

Par ailleurs, le soutien au parti nationaliste Alternative pour l'Allemagne (AfD) a lui, augmenté, dépassant les 10%. Le leader de l'AfD a déclaré dans une interview publiée samedi, qu'en cas de besoin, les gardes-frontières devaient tirer sur les réfugiés pour les empêcher d'entrer illégalement dans le pays.

Angela Merkel a tenté de convaincre les autres pays européens d'accepter des quotas de réfugiés, a encouragé l'idée de construire des centres d'accueil aux frontières extérieures de l'Europe et a mené une campagne de l'UE pour tenter de convaincre la Turquie d'empêcher les réfugiés d'entrer sur le sol européen.

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