France

Affaire Merah : Eric Woerth fait machine arrière et reconnaît désormais un acte terroriste

L'ancien ministre du Travail tente de rectifier le tir après avoir affirmé jeudi soir sur le plateau de iTélé que Mohamed Merah n'avait pas commis «un attentat» en 2012 mais que son acte s'apparentait plutôt à un «crime d'un furieux».

Après le tollé provoqué par ses propos, Eric Woerth tente d'éteindre une polémique qui ne cesse de grandir. S'il n'a pas présenté des excuses comme l'exigent Carole Delga, présidente PS de la région Midi-Languedoc et Florian Phillipot, vice-président du Front national, l'intéressé s'est fendu d'un tweet : «il n'y a pas d'ambiguïté dans mon esprit: l'attentat terroriste commis par Merah est une abomination. Toutes les tentatives d'instrumentalisation et de formation de mes propos sont abjectes», a-t-il fait savoir. Il a par ailleurs ajouté que «Les combats contre le terrorisme et l'antisémitisme pour lesquels je suis pleinement engagé méritent mieux qu'une vaine polémique». 

Un débat autour du bilan sécuritaire de Nicolas Sarkozy à l'origine de la polémique

La phrase polémique est survenue, lors d'un débat opposant l'ancien ministre avec Florian Philippot sur iTélé. Eric Woerth défendant le bilan sécuritaire de l'ex-président de la République avait alors affirmé: «Il n'y a pas eu d'attentats terroristes sous Sarkozy. Le niveau de sécurité sous Sarkozy n'a jamais été aussi élevé». Une affirmation que l'eurodéputé du Front national a contredit en lui rappelant l'attaque meurtrière perpétrée par Mohamed Merah à Toulouse. Son co-débatteur avait alors rétorqué : «c'est pas un attentat, c'est le crime d'un furieux. C'est pas Daech, c'est pas un réseau international». 

Un père de l'une des victimes dénonce une énième fois, une récupération politique

Albert Chennouf, le père d'un des militaires assassinés, a tenu à dénoncer les propos d'Eric Woerth via Twitter :«@NicolasSarkozy @ericwoerth, votre stratégie à nier l'attentat de 2012 à Toulouse pour nettoyer votre bilan est absurde», a-t-il réagi samedi dernier. Albert Chennouf ainsi que les membres de sa famille avaient déjà exprimé en décembre, par le biais de leurs avocats, leur «indignation» à la suite des déclarations de Nicolas Sarkozy expliquant sur Europe 1 qu'il n'y avait eu «aucun attentat en France» entre 2002 et 2011 lorsqu'il était successivement ministre de l'Intérieur et président de la République.

Une déclaration qui avait elle aussi suscité une vague d'indignation au sein de la classe politique mais aussi chez certaines familles de victimes. 

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